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[Review] Halo : Tales from Slipspace (Vestron)

En novembre 2016, un peu plus d’un an après la sortie de Halo 5 : Guardians et le radical (mais au final temporaire) changement de direction apporté à l’univers de Halo, Dark Horse Comics publiait Halo : Tales from Slipspace, un recueil de sept histoires et d’une poignée d’illustrations exclusives, suivant le modèle du vénérable Halo Graphic Novel de 2006.

Ce 13 janvier, c’est l’éditeur français Vestron, qui avait réédité le Graphic Novel l’année dernière, qui s’est intéressé au recueil pour nous proposer une version traduite en français, pour un produit final à recommander malgré des réserves.


Informations commerciales

Ces informations sont publiées en date du 29/01/2023 et peuvent être amenées à évoluer avec le temps.

Date de sortie : 13 janvier 2023
Disponibilité : Neuf
Site conseillé : Librairies / Amazon
Prix conseillé : 17,95 €

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Il y a eu un problème

Le titre original de cette histoire reprend les derniers mots de l’IA Serina à la toute fin de la campagne de Halo Wars (la traduction a manqué cette référence), présageant de nouvelles épreuves à venir. Bien que cette histoire soit à l’origine sortie quelques mois avant Halo Wars 2, on savait déjà que le jeu contiendrait une nouvelle IA, Isabel. Les fans attendaient donc d’en savoir plus sur le rôle que tiendrait Serina, et Il y a eu un problème répond à cette question.

Cette histoire par Alex Irvine, marquant son retour sur Halo après l’ARG ilovebees de Halo 2 et qui assurerait ensuite l’histoire de plusieurs autres comics, se divise globalement en deux fils rouges, le premier concernant Serina et le professeur Anders, confrontées à la frénésie qui touche l’IA, et le deuxième suivant le Spartan Jerome-092 dans son combat contre une irruption du Parasite dans le Spirit of Fire. Le dessin caractéristique de Vasilis Lolos, qui a surtout officié sur des comics Conan le Barbare, semble s’inspirer de la version animée de The Mona Lisa, avec ses formes parasites horrifiques et ses scènes d’action vivaces, mais moins mémorable durant les scènes avec Serina.

Soirée poker chez la Fireteam Majestic

Qui se souvient encore de l’équipe Majestic, les héros (ou pour certains, zéros) de l’histoire du mode Spartan Ops ? Grant, Hoya, Madsen et Thorne sont aujourd’hui relégués à quelques mentions, et cette très courte et peu convaincante histoire est leur dernière apparition notable en date.

L’histoire est centrée autour d’une partie de poker durant laquelle Majestic met en jeu l’héritage de leur regretté leader Paul DeMarco, mort durant le premier segment du comic Halo : Escalation (traduit par les fans). C’est son épée à énergie, prise sur le corps de Gek ‘Lhar durant l’histoire du Spartan Ops, qui fait office d’enjeu de la partie.

Comme on l’avait déjà reproché à Escalation, Dark Horse a profité de ce recueil pour permettre à un de leurs artistes de s’essayer à un nouveau rôle. C’est ici Michael Atiyeh, coloriste sur Escalation et sur d’autres histoires de Tales from Slipspace, qui assure l’illustration, mais son trait est pour le moins mal assuré. L’histoire est de toute façon parfaitement oubliable puisque le scénario de Kody Chamberlain n’apporte ni enjeu, ni émotion. Un comble pour un récit centré sur la mémoire d’un personnage tombé au combat.

Point de rupture

Probablement l’histoire la plus clivante du récit, Point de rupture rassemble le scénariste Duffy Boudreau, qui a officié sur Escalation, et l’illustrateur amateur de comics à licences Jonathan Wayshak, qui reviendrait plus tard pour Rise of Atriox (dont nous avons fait une review).

L’histoire est aussi simple que dynamique : les Spartans de l’équipe bleue sont chargés d’arrêter une forteresse mobile Mammoth avant qu’elle n’entre en collision avec le réacteur d’une base de l’UNSC contre lequel il a été lancé par les Covenants. Mais le vrai cœur de l’histoire est la tension qui se fait palpable au sein de l’équipe après le retour du Major (ou « Chef » d’après la traduction française).

Si il ne s’agit pas de la première ni de la dernière histoire à mettre en scène une équipe bleue plus émotionnellement vulnérable qu’à l’accoutumée, le style très fourni et impactant de Wayshak se traduit également par des visages stylisés et par certains aspects moins réalistes, ce qui n’a pas manqué de heurter la sensibilité artistique de certains à la sortie du recueil. Quoi qu’on en pense, il s’agit d’une histoire de qualité et probablement la plus inoubliable de ce livre.

Invaincus

L’histoire la plus ambitieuse de Tales from Slipspace est fournie par le scénariste John Jackson Miller, qui a également écrit pour Halo : Fractures, et l’illustrateur Eric Nguyen, qui fait son grand retour sur Halo après le mémorable Halo : Helljumper de 2009. Les lecteurs de Helljumper se souviendront sûrement du style de Nguyen et de son travail sur les textures, mais c’est ici son crayonné et l’ambiance claustrophobique qu’il conjure par son travail sur les ombres et les cadres qui donne vie au contexte de Invaincus.

On suit dans cette longue histoire l’équipage de l’UNSC Nereid, un vaisseau-cargo à la dérive, dont l’équipage à moitié civil et à moitié militaire doit trouver un moyen de survivre. Si vous êtes un habitué des histoires où le premier danger à la survie sont les autres personnes autour de vous (vous avez vu The Walking Dead ?), l’histoire n’apportera pas beaucoup de surprises, mais c’est son ton nouveau pour la saga Halo et son lien avec l’arc narratif des Entités qui assure sa réussite.

Partie de chasse

Cette histoire peut être considérée comme un prélude à la série de comics Halo : Rise of Atriox (avez-vous cliqué sur le lien de notre review plus haut dans cet article ?) puisqu’elle met en scène le chef de guerre des Parias, Atriox, et sa capacité à exploiter les valeurs des groupes de Covenants épars pour les rallier à sa bannière. L’histoire est de Jonathan Goff, qui a écrit pour Halo : Evolutions en 2009, et l’illustration est de Simon Roy, un habitué des comics de science-fiction.

Le style de Roy s’adapte parfaitement à l’univers graphique des Covenants, nous plongeant dans les coursives et les armures lisses et organiques, rougeâtres et violacées que nous connaissons si bien. Mettant en scène un certain groupe d’Élites du Silent Shadow, l’histoire devrait également plaire à ceux qui s’intéressent aux détails de l’univers. Une réussite.

La technique dite du W

C’est Tyler Jeffers qui s’est occupé du scénario de cette histoire, et on ne pourra pas lui reprocher de s’être perdu en discours puisqu’on compte presque deux fois plus d’onomatopées que de lignes de dialogues dans les 10 pages de l’histoire. Ici, c’est l’action et la mise en page de Dave Crosland, dont on retrouvera le style haut en couleurs sur Dommages collatéraux (disponible en français chez Mana Books), qui font toute la saveur alors qu’on suit la Spartane-III G059 dans sa mission d’assassinat éclair contre le chef élite Avu Med ‘Telcam, dont le nom parlera à ceux qui ont lu la Trilogie Kilo-5.

La plus grande réussite de cette courte mais intense histoire est d’avoir su intégrer avec brio des détails de l’univers appréciés des fans dans son scénario minimaliste, assuré par un dessin d’une grande intensité, autant par sa mise en page et ses couleurs, assurées par Len O’Grady.

Fragment de domination

La dernière histoire du recueil est la plus surprenante, et on sent une inspiration de l’incontournable Sandman de Neil Gaiman autant dans le ton de l’histoire de Frank O’Connor que dans le dessin de Marco Rudy, artiste prolifique de la période New52 de DC Comics. Il s’agit également de l’histoire la plus imbriquée avec Halo 5 : Guardians, puisqu’on suit le périple d’une Cortana brisée dans sa prise de contrôle du Domaine après les événements de Halo 4, et sa rencontre avec le Veilleur éternel, sur fond de parallèle mythologique avec l’origine du nom de Cortana.

Ou plutôt on tente de suivre et de comprendre puisque si le fil rouge est compréhensible, Fragment de domination est plutôt avare en détails concernant son contexte et ses protagonistes (si vous comptiez découvrir les origines du Veilleur éternel dans cette histoire, passez votre chemin, même la nouvelle version 2022 de Halo Encyclopedia n’a pas daigné nous les expliquer). Au final, l’appréciation de chacun pour cette histoire risque fortement d’être influencée par son avis sur le parcours narratif de Cortana depuis Halo 4.

Galerie

Les 11 illustrations de la galerie ne contiennent pas d’illustrations d’artistes invités comme dans le Halo Graphic Novel, mais sont entièrement réalisées par des artistes de 343 Industries. Les fans habitués à contempler les concepts et artworks des jeux reconnaîtront notamment facilement les styles de Chase Toole, Josh Kao et David Heidhoff, et les connaisseurs trouveront même une référence à une célèbre illustration d’Isaac Hannaford. Les thèmes et les compositions variées font de cette galerie une petite collection très appréciable.

Édition Vestron

Difficile d’être emporté par une édition française quand elle contient une faute dans la toute première page du livre. La traduction de Vestron fait plus ou moins son travail sans grande considération pour l’historique de l’adaptation de la licence, et lire certains personnages se tutoyer plutôt que de se vouvoyer risque de ne pas être du goût de tous les habitués de la saga. Les choix d’adaptation ne sont pas toujours cohérents (comme certains grades traduits et d’autres pas), et quelques lignes qui semblent avoir été traduites sans contexte tombent à côté de leur sens d’origine.

Vestron a opté pour une couverture souple plutôt que celle cartonnée de l’originale, un choix auquel nous sommes habitués pour les comics Halo, mais en tout cas sur mon exemplaire la qualité de découpe laisse à désirer. Pour tenir sur les pages plus petites de son édition, Vestron a également rogné le bas de toutes les pages de presque un centimètre. Une perte agaçante au vu de la quantité d’illustrations pleine page, notamment dans les galeries, et qui vous rappellera à chaque numéro de bas de page presque coupé que vous ne lisez pas une édition qui a reçu beaucoup d’amour. Un deuxième résultat mitigé pour Vestron donc, dont la réédition de Halo Graphic Novel avait déjà fait grincer des dents.


L’avis de Lunaramethyst :

  • Une grande variété de styles
  • Des histoires qui plairont aux fans de l’univers
  • Une adaptation française qui laisse à désirer

Êtes-vous intéressé par le Tales from Slipspace de Vestron ?

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