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[Dossier] HUNTtheTRUTH – Saison 2

Après le succès de la première saison de Hunt the Truth, une seconde saison avait été confirmée en juillet dernier, lors du San Diego Comic Con. Le 22 septembre, Microsoft et 343 Industries ont dévoilé, sur le Tumblr Hunt the Truth, le tout premier épisode de cette seconde saison qui suivra FERO, personnage énigmatique, leader de l’insurrection, introduit dans la saison 1. Tout comme le dossier sur la précédente saison, cet article sera mis à jour de manière hebdomadaire.

Sommaire (cliquez sur les sous-titres pour vous rendre directement au contenu souhaité) :

Semaine 1
Teasing sur les réseaux sociaux
Épisode de pré-saison « THE STORY OF FERO »
Épisode 00 « THE ONLY DELIVERABLE »

Black Bagged
Épisode 01 « CUBE B-349 »
Under Glass
Épisode teaser « FAILED TRANSMISSION »
MORSE-CAM-AB
A Hero Falls
Message from CDR Sullivan

Semaine 2
Épisode 02 « FROM FIRE TO BLOOD »
The Big Event
Trailer « The Unofficial Story »

Semaine 3
Épisode 03 « SAFE HOUSE »
Tangled web

Semaine 4
Épisode 04 « JACKALS »
« Mauvais gout »

Semaine 5
Épisode 05 « WHERE THE THIRD LIFE SHINES« 
« Dasc »

Semaine 6
Épisode 06 « TRANSCENDENCE »
« Breaking up »

Guide des mises à jour du dossier

Commentaires


Semaine 1

Teasing sur les réseaux sociaux

Depuis le 1er septembre, un mystérieux compte Twitter nommé TheTriad poste des tweets parlant de « Transcendance » pouvant être atteinte en unissant nos « Trois vies ». Dans l’univers de Halo, la Triade est une religion fondée par Dasc Gevadim, un gourou humain étant apparu dans l’histoire Stomping on the Heels of a Fuss du recueil Halo : Evolutions.
Les partisans de cette religion pensent que la transcendance ne peut être atteinte que s’ils parviennent à vivre leurs « trois vies » simultanément.

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Episode de pré-saison « THE STORY OF FERO »

« Cet épisode ayant été rendu disponible hier par le TIME magazine nous explique comment FERO en est arrivée à nous raconter son histoire. »

« Lorsque j’ai rejoint la cause, je n’aurai jamais imaginé me tenir là, à vous parler comme ça. Benjamin Giraud, Petra … ils aiment parler dans un micro, c’est un superpouvoir. Moi ? Je n’ai jamais pensé à ça de ma vie. J’avais des aspirations ! J’espérais un meilleur futur pour moi et mes amis.  Mais tout a été corrompu, tordu, jusqu’à ce que je ne me reconnaisse même plus. Mais vous vous en fichez, vous voulez juste savoir comment on en est arrivé là. Vous avez entendu l’histoire de Ben, le journaliste qui a défié l’ONI. Mon histoire est d’un autre genre. Peut-être que ce n’est pas ce que vous attendiez mais … c’est mon histoire, l’histoire de FERO. »

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Episode 00 « THE ONLY DELIVERABLE »

« Un ralliement rebelle se termine en massacre, FERO est démasquée, et une nouvelle Traque de la Vérité commence. »

(Une foule de rebelles applaudit)

FERO : C’est ce qu’ils font. Ils cachent leurs atrocités dans des mises en scènes élaborées. Ils dénaturent la vérité avec leurs flots de mensonges coordonnés.

ODST Grey : J’ai un visuel sur FERO.

FERO : Nous avons eu l’attention de chaque homme et de chaque enfant de l’espace occupé, même les classes modérées des colonies intérieures ont commencé à se réveiller. Mais l’UEG est arrivé sur le réseau et leur a chanté une belle berceuse, remettant les masses dans leur sommeil, diffament ceux qui disent la vérité. C’est ce qui est arrivé à Benjamin Giraud.

(La foule applaudit.)

Noah (par communication) : Combien ils sont en bas ?

Tully : Environ 130 ou 140 avec une demi-douzaine de VIP.

Wiley : Pour moi ça ressemble plus à une bande de sauvage.

Grey : Périmètre sécurisé monsieur.

Noah (par communication) : Reçu, maintenez vos positions.

FERO : Ils cherchent à convaincre le public que c’était Ben qui a allumé la mèche dans les colonies extérieures … mais cela fait des décennies que nous agonisons. Pas parce qu’un journaliste a pleuré à l’injustice, mais par ce que nos enfants souffrent. Nous avons offert nos ressources, nous avons salué leur drapeau, mais lorsque nous avons demandé de l’aide, personne n’est venu.

Tully : Wiley, à trois heures.

Wiley : Reçu.

FERO : Quand nos cités étaient submergées par l’insurrection, l’UEG a appelé la cavalerie, ils se sont appropriés nos maisons. Quand nos familles succombaient sous les attaques des vaisseaux Covenant, l’UEG, notre gouvernement, nous a juste regardé mourir planètes après planètes. Mais maintenant, ils clament que ce que nous avons enduré était une invention de Ben, que j’étais son invention ?

Foule d’insurrectionnistes : NON !

FERO : Non, ce n’était pas inventé, je suis née dans ces colonies et ce que nous avons enduré n’a pas été fabriqué, cela a été oublié dans les cendres et le verre que les Covenant ont laissé après leurs attaques. Nous avons survécu, et peu importe le nombre de mensonges qu’ils nous envoient, cette révolution qu’ils ont commencé, les idées que nous défendons, cela ne disparaîtra pas.

Wiley : Mec … Il y a des sauvages qui commencent à s’agiter

Noah (par communication) : Interrompez-le discours.

Wiley : Oh, L’ONI fait dans la charité maintenant les gars ?

Tully : La ferme Wiley.

Wiley : Oui monsieur.

Foule d’insurrectionnistes : Libérez Giraud ! Libérez Giraud !

FERO : Je vous entends. Et Ben aura l’amnistie qu’il mérite, mais pas avant que nous ayons la force de la lui donner. Nous devons envoyer un message à l’UEG. Un signe clair qui …

Mutin 1 : Nous devons leur envoyer un missile nucléaire et vaporiser ces impérialistes. C’est ça le message que l’on doit envoyer !

Mutin 2 : Du feu au sang !

Mutin 1 : Du feu au sang !

FERO : Bombarder un centre de recrutement ou un bâtiment fédéral ne va pas faire libérer Benjamin Giraud. Cela fait des décennies que nous crions « du feu au sang ». Et depuis des décennies, le sang est le seul chose que nous ayons récolté. C’est ce qu’ils veulent. Une guerre ouverte. Quelque chose qu’ils savent qu’ils peuvent gagner.

Grey : Il y a du mouvement près de la raffinerie.

Tully: Bâtiment hors de portée. Restez concentré sur la cible.

FERO : A chaque fois que nous planifions une revanche, ils deviennent plus forts. Nous nous consumons dans les flammes tout en appelant ça une révolution ? Non. Il faut que cela soit une guerre d’idées, non pas motivée par le conflit mais portée par une prospérité économique, en construisant une force contre laquelle l’UEG n’aura d’autre choix que de négocier.

Mutin 1 : Ça fait des semaines que nous sommes assis là ! Il est temps de frapper !

FERO : Non, il est temps d’arrêter de jeter aveuglément nos fils et filles dans …

Mutin 2 : J’étais à Mamore avec le FLP en 2511.

FERO : Mamore ?

Mutin 2 : Et vous, vous étiez où hein ?

Grey : Je croyais qu’ils avaient tous été repérés ?

Mutin 2 : Vous n’étiez même pas née.

Wiley : Le gars est costaud.

Mutin 2 : Et maintenant vous vous tenez devant un groupe de véritables combattants de la vérité et vous nous parlez comme Sekibo ? C’est la seule mission suicide que je vous vois mener.

Bostwick : Vous devez vous replier.

Mutin 2 : Regardez-vous, gamine. Ce sont les adultes qui parlent maintenant.

Bostwick : J’ai dit repli.

FERO : Tout va bien Bostwick.

Wiley : Hey, on a un rebelle de la vielle école qui approche la cible. Le gars semble prêt à en découdre.

Tully : Équipe alpha, surveillez vos flancs.

Grey : Bien reçu

Noah : Ok, on y va. Maintenant.

Tully : L’extraction commence dans 3… 2… 1…

(Un pélican atterrit. Les ODST sortent)

Tully : Go! Go, go, go, go, go!

(Les ODST attaquent la foule)

Bostwick : Embuscade ! Répliquez !

(Les ODST attrapent FERO)

Bostwick : Ils ont FERO !

Grey : Cible sécurisée.

Tully : Reçu. Retournez au vaisseau.

(Les ODST se replient)

Tully : On est ok, en avant !

(Le pélican décole. Les ODSTs relâchent FERO)

FERO : Mais qu’es … lâchez moi !

Wiley : Whoa ! C’est quoi ce bordel ?

FERO : A qui appartient cette opération ? Hein ? Qui a autorisé ça ?!

Wiley : Whoa ! Du calme FERO !

FERO : Hey ! Je suis votre supérieur, caporal. Vous n’avez pas à m’appeler « FERO », pour vous c’est « Commandant Sankar » ok ? Et vous venez juste de rentrer toutes armes dehors dans une opération civile, espère d’idiot. Qui a autorisé ça ?

Wiley : Hey, je n’ai pas vu de civils là-bas. C’était juste une bande de rebelles pour moi.

FERO : Où est votre compagnie ? Vous êtes sur le sellette, je vous le garantis.

Wiley : Et bien bonne chance

FERO : Vous voulez faire un largage sans module soldat ? Hein ? Vous voulez afficher un K.I.A sur cette veste ?

Wiley : Oh. Vous allez tuer des marines maintenant ?

FERO : Vous savez, à cette hauteur, vous pourriez survivre. Ces rebelles pourraient envoyer à votre mère une pièce à la fois dans un paquet bien emballé.

Noah (par communication) : Maya …

Wiley : Mince, la puanteur des rebelles a affecté votre cerveau on dirait.

FERO :  Ne me testez pas.

Noah (par communication) : MAYA !

FERO : Noah ?! Qu’est-ce que c’était que ce bordel ?

Noah (par communication) : Maya ! Je t’expliquerai tout quand tu seras là. Est-ce que tu vas bien ?

FERO : Je … Non. Non. Je ne vais pas bien du tout. La moitié de ces gens étaient des civils et une bande de soldats tout équipé et sans neurones fonçant dans le tas, enfin …

(Le combat continue au sol)

FERO : Attends, il y a toujours une autre équipe au sol ?

Noah (par communication) : Oui, il y a une seconde équipe qui …

FERO : Rappelle-les maintenant.

Noah (par communication) : Je ne peux pas. Ceci est toujours une opération active. L’équipe Bravo fait le nettoyage.

FERO : Ce n’est pas un nettoyage. C’est un massacre. Ça ressemble plus à une bande de fous de la gâchette tuant des civils. Rappelle le reste de ton équipe. Maintenant.

Noah (par communication) : Non ! Tu étais le seul atout à extraire.

FERO : A extraire pour quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? J’ai risqué ma couverture plus de fois que je ne peux m’en rappeler et je n’ai jamais eu plus qu’un murmure venant de toi ou du commandement depuis que j’ai mis la main sur Giraud. Je …

Noah (par communication) : On devait te faire sortir. Ça vient de là-haut et c’est arrivé vite.

FERO : Mais qu’est-ce que le commandement fait ? Quand ils m’ont activé pour Giraud, l’intérêt était de créer plus de stabilité dans la région. Je pensais qu’ils avaient tout verrouillé maintenant.

Noah (par communication) : Ils l’ont fait.

FERO : Va dire ça à Petra Janecek. Après son dernier message, les gens sont toujours …

Noah (par communication) : Tu n’as pas entendu ? L’équipe de récupération l’a trouvée se cachant dans un cargo pour les colonies extérieures

(Noah lance un enregistrement de Petra)

Petra (enregistrement) : Que … Après quoi … Mon dieu, qu’est-ce que je loupe … n’arrête pas ! N’arrête pas de regarder ! Il faut assembler les pièces entre elles avant qu’il ne soit trop tard

(L’enregistrement de Petra s’arrête)

FERO : Je ne peux… quoi ?

Noah (par communication) : Les choses changent à l’intérieur de l’ONI. Ce que tu as fait … tuer ces agents dans l’appartement de Ben …

FERO : Je n’arrive pas à le croire …

Noah (par communication) : Je sais, écoute. Je sais.

FERO : La section trois m’a ordonné d’assassiner ces agents et maintenant ils me font porter le chapeau ?

Noah (par communication) : Ce n’est pas officiel. C’est une action politique. Quelqu’un essaie d’apaiser les esprits dans la chaîne de commandement.

FERO : Je me suis renseignée tu sais, sur ces deux agents.

Noah (par communication) :  Pourquoi tu as fait ça ?

FERO : Le plus jeune avait une fille de trois ans … tu le savais ?

Noah (par communication) : Maya …

FERO : Il avait 27 ans, et l’autre était une année derrière moi à l’académie. Je les ai tués tous les deux … et pour quoi ?

Noah (par communication) : Maya … J’aimerai savoir comment rendre les choses plus simple pour toi. C’est juste que … J’ai essayé de faire ce que j’ai pu, mais même avec ça je n’ai pas pu te joindre. Il y a des questions …

FERO : Des questions ?

Noah (par communication) :  Mshak Moradi … ton arme n’a jamais enregistré de tir pour cette mission. Le meurtre n’a jamais été enregistré. Est-ce qu’il …

FERO : Ça ne l’a pas enregistré car je n’ai pas utilisé mon arme.

Noah (par communication) :  Qu’es ce que tu veux dire ?

FERO : Je t’épargne les détails sanguinolents ok ?

Noah (par communication) :  Tu n’avais pas le choix Maya

FERO : Je sais.

Noah (par communication) :  Il était sur le point de faire tomber ta couverture. Si tu avais …

FERO : Je sais. Ils m’écoutaient, Noah. Ils croyaient en moi, ou FERO … Ils voulaient une vie meilleure. Ils le voulaient vraiment, on ne leur a juste jamais montré comment y arriver.

Noah (par communication) : Crois-moi, je sais. Personne n’avait prédit ce que tu as été capable d’accomplir, mais ce qui importe c’est que …

FERO : Ça ne concerne pas ma mission, je sais.

Noah (par communication) :  Oui.

FERO : Bien … Bon, nous allons avoir pas mal de travail pour récupérer ma couverture après cette blague d’extraction. Nous devons accéder au rapport de l’opération aussi vite que possible afin de …

Grey : Excusez-moi monsieur, rapport des pertes prêt.

Noah (par communication) :  Allez-y.

Grey : Vingt-six rebelles au tapis, deux VIP, quarante et un blessé.

FERO : Il faut que j’y retourne Noah.

Noah (par communication) :  Et tu le feras, Maya. Mais pas encore. Ils t’emmènent à Midnight Facility.

Il y a quelque chose que l’ONI ne comprends pas à propos du coût humain. Peut-être que les gens comprennent eux. En tant qu’individus ? Mais en tant que collectif, quand vous considérez les gens comme des nombres sur une liste. Comme des probabilités … Juste un facteur dans une plus grande équation … Qu’est ce qui se passe si vous perdez la vision d’ensemble … Ils … Ils simulent leur algorithmes complexes, mesurent les gains/bénéfices. Pour l’ONI, il ne s’agit que de 67 insurgés. Mais moi je sais à quoi leurs voix ressemblaient. Je sais pourquoi la moitié d’entre eux étaient là cette nuit, ce qu’ils voulaient pour leurs vies. Sept personnes qui m’avaient juré allégeance, que je connaissais depuis des années, étaient mortes. J’avais perdu deux des meilleurs amis que je n’avais jamais eu en opération. Et, en tant que personne qui avait juré de les protéger, je … je ne savais pas comment gérer ces pertes, mais ce qui me terrifiait le plus, c’était qu’après cinq années en tant que FERO, je n’avais aucune idée de ce que Maya était supposée penser à propos de tout ça.

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Black bagged

« Mettre dans des sacs noirs est un terme étrange. Très ODST. La vérité est, évidemment, ailleurs. Quelque part entre l’asphyxie et le vertige. Ce n’est pas quelque chose de très propre. »

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Episode 01 « CUBE B-349 »

« Un homme disparu apparaît sur Midnight, des anomalies apparaissent dans les Colonies et Maya reçoit sa nouvelle assignation. »

Avec ma couverture, personne en dehors de l’opération ne savait que j’étais un agent. C’est pour ça qu’ils m’emmenaient au Midnight Facility, un sombre secret de l’ONI camouflé dans les ombres d’une ceinture d’astéroïdes.

Il y a de nombreux pénitenciers dans l’espace qui sont précédés par leurs réputations, dont le seul nom inspire la peur dans le cœur des ennemis de l’État. Ce complexe n’était pas l’un d’eux. Midnight ne réformait pas les criminels, il les faisait disparaître.

Lors du trajet, j’ai demandé trois fois de vérifier la liste des pertes. J’ai joué les flux vidéo de l’opération terrestre, encore et encore, en me forçant à regarder le massacre, à accepter le rôle que j’y avais joué.

Tout le monde n’avait pas disparu heureusement. Bostwick, mon ami et bras droit dans la rébellion, faisait partie des survivants.

Ça m’avait donné de l’espoir, mais c’était difficile de regarder mes amis et partisans mourir encore et encore.

Tully : Commandant, nous allons atterrir.

Maya : Merci.

Je regardais par le hublot mais tout ce que je voyais, c’était un immense astéroïde. Il était difficile de croire qu’il y avait à l’intérieur une prison secrète avec assez de puissance de feu pour détruire une flotte Covenante. Alors que nous entrions par un passage camouflé en dessous du rocher, la dimension gigantesque du complexe devenait apparente. Des balises clignotantes nous guidaient dans un tunnel sombre. Après ce qui semblait être une éternité, nous sommes entrés dans le hangar.

Elba (IA) : Bienvenue au Midnight Facility.

Dès que les portes s’ouvrirent, je me précipitais à l’extérieur du vaisseau. Un des ODST nettoyait joyeusement le sang d’une de ses bottes, et tout ce que je voulais faire était m’éloigner. Je me suis retrouvée à l’intérieur du hangar massif. Des murs d’une centaine de mètres de haut, totalement nus à l’exception d’une série de lumières nous guidant vers deux petites portes. C’était un endroit désolé.

Tully : Puis-je vous rappeler que cette opération est totalement secrète, messieurs ?

Grey : Oui, monsieur.

Wiley : Hey, FERO. De rien.

Maya : Pour quoi ?

Wiley : Pour avoir sauvé tes fesses.

Je ne me rappelle même pas l’avoir frappé.

(Maya frappe Wiley)

Wiley : AGH !

Maya : Espèce de fils de…

Grey : Whoa, whoa, whoa !

(Wiley essaie d’attaquer Maya, mais les autres ODST l’en empêchent)

Wiley : GHHHHH… T’aurais jamais dû faire ça !

Maya : Tu n’imagines pas ! Il y avait…

Wiley : J’aurais dû te laisser crever avec ces rats, espèce de folle…

Tully : Soldat ! Fermez-la ! Fermez-la maintenant !

Mais je pense que je l’ai bien arrangé.

Wiley : …Oui, monsieur.

Elba (IA) : Bonjour, commandant Sankar. Bienvenue à Midnight. Le commandant Rybak vous attend pour 18 heures. Si vous voulez bien vous rendre à l’ascenseur…

Maya : Je dois aller aux cubes, d’abord.

Elba (IA) : Commandant, j’ai reçu l’ordre direct de vous emmener faire votre rapport au commandant Rybak.

J’avais décidé de faire un détour. Il y avait quelqu’un que je devais voir. L’IA semblait surprise, mais j’avais les autorisations.

Elba (IA) : D’accord. Suivez le marqueur jusqu’à votre destination s’il vous plaît.

Des lumières clignotantes bleues me guidèrent dans ce qui me semblait être un couloir sans fin avec des cubes sans vitres, tous semblables aux autres. Mis à part le subtil bruit des lumières, c’était silencieux. Je m’arrêtais au cube B-349.

Elba (IA) : Il n’est pas en bonne santé, commandant.

Maya : Montre-moi.

La vitre passa d’opaque à une transparence à sens unique. À l’intérieur du cube, entre une couchette rudimentaire et une petite WC, je le voyais ; assis par terre les jambes croisées, écrivant avec un petit crayon sur du vrai papier. Il était plongé profondément dans ses pensées, marmonnant des syllabes alors qu’il travaillait. L’homme le plus détesté de la Terre. L’adulé symbole de la protestation de dizaines de milliers de personnes dans les colonies extérieures. Le brave journaliste, considéré comme traître. C’était… Benjamin Giraud. Ou plutôt ce qu’il était devenu. J’avais promis à mes partisans de le libérer. Mais je n’allais pas le faire, personne n’allait le faire. L’ONI avait amené Ben aux frontières de son empire, et c’était là qu’il demeurerait. Je pouvais à peine le regarder. En partie parce qu’étrangement, je le considérais comme mon ami. Mais aussi parce que j’étais la personne qui l’avait amené là. Je ne recherchais toutefois pas le pardon. Je ressentais que je devais payer… et j’espérais que Ben me mettrait en pièces.

Maya : Passage en mode double sens.

Ben : Je suis désolé… J-J-Je suis désolé. Je ne peux discuter des détails maintenant, conseiller. Je suis toujours en rédaction. Je…

Maya : Ben.

Je n’avais même pas vu sa tête se tourner, mais il me fixa des yeux soudainement, le regard froid et les yeux rivés sur les moi. Ce n’était pas le Ben dont je me souvenais. C’était quelqu’un d’autre. Je me sentis exposée, comme si j’avais été prise au piège. Il se leva lentement et s’immobilisa. Je n’étais plus à Midnight. J’étais dans le monde de Ben. Et j’étais une intruse. Il s’avança droit vers la vitre et s’arrêta. Je voulais me confronter à ce que j’avais fait à Ben, lui laisser la chance de m’éviscérer avec des mots. Mais alors qu’il était juste devant moi tout ce qui me venait à l’esprit était que la vitre entre nous semblait effroyablement fine.

Ben : Oh, vous !

Maya : Ben, je sais… je…

Ben : Je le savais…

Maya : Ok, écoutez Ben. Je voulais juste vous dire que, hm…

(Ben écrasa ses paumes contre la vitre)

Ben : Vous êtes en vie !

Maya : Je…

Ben : Je… Je suis désolé. Vous êtes vivante ! Oh mon Dieu !

Maya : Je… Euh…

Ben : Je savais que vous ne prendriez pas part à cette mission suicide ! J’en étais persuadé, je le savais. Durant tout ce temps, même après avoir tout foiré je me disais « FERO trouvera un autre moyen… »

Il ne savait pas. Il était heureux de me voir. Je… Je n’arrivais pas à y croire. Je suppose que j’étais… que j’étais si obnubilée et rongée par la culpabilité que je n’avais pas pris le temps d’envisager que Ben pouvait encore croire en FERO. Je ne savais pas quoi dire.

Ben : Attendez… attendez… Vous ne pouvez pas rester là. Savez-vous ce qu’est cet endroit ? Vous devez partir ! Vous devez partir ! L’IA ! Ils enregistrent tout ! Et ils… ils seront très vite après vous…

Maya : Je ne resterais pas ici très longtemps d’accord ? Ne vous inquiétez pas, faites-moi confiance, j’avais juste… besoin…

Ben : Ok, Ok. Bien sûr que vous savez ce que vous faites, évidemment. Je n’ai pas réfléchi. C’est juste que… Oh mon Dieu, c’est si bon de vous revoir. Vous allez bien ?

Maya : Je… euh… Je vais bien. Et vous ?

Ben : Je vais bien. Tout va bien. J’écrivais, pour me tenir occupé, vous savez…

Maya : C’est du sang ? Sur votre couchette ?

Ben : Quoi ? Oh. Oh ouais.

Maya : Que s’est-il passé ? C’est à cause d’un des gardes ? C’est ça qu’ils vous font subir ici ?

Ben : Non. Non, non, non, non, non. Ça n’a rien à voir, non. C’est moi. C’est moi. C’est, hm… je n’étais pas vraiment préparé à ça ? Vous voyez ? Hm, au confinement ? Je… j’avais lu à ce sujet, mais en réalité c’est différent… évidemment. Et, et je… j’ai eu de mauvaises passes, plusieurs fois, j’ai perdu le contrôle de mes émotions, vous voyez. C’est une réaction psychologique plutôt typique, mais non. Non, ça… ça, hm, c’était ma faute… Il, il y a des sécurités maintenant, au cas où je deviens trop remonté, ils mettent de la musique pour me calmer, si je perds vraiment le contrôle, ils allument le gaz, et je vais m’endormir et c’est… c’est bien.

Maya : Oh, Ben…

Ben : Non, sérieusement, ça a l’air moche. Vous avez raison. C’était il y a un petit moment. Regardez, vous voyez ? Hein ? Mes mains sont soignées. C’est bien ! Oh… attendez. Attendez, attendez, attendez… Nononononononononon…

Maya : Quoi ?

Ben : Levez-vous. Montrez-moi votre terminal.

Maya : Ben, je…

Ben : Non, non, non. Allez, allez. On ne va pas recommencer. Soyons juste… s’il vous plaît. Montrez-moi votre terminal. Je dois voir l’heure.

Maya : Ok.

(Maya place son terminal contre la vitre)

Ben : Ok… 7h43. Compris. Baissez-le. Ok, montrez-le-moi encore. Ne parlez pas, contentez-vous de me le montrer.

(Maya place de nouveau son terminal contre la vitre)

Ben : 7h43, merci. Merci. Ok. C’est réel. C’est réel. Compris. Ok… Ok, bien. Désolé, c’est ce… truc… je m’assure que je ne rêve pas. La discontinuité temporelle est un classique, mais, mais l’heure n’a pas changé, donc je sais que ce n’est pas un rêve.

Maya : Oh…

Ben : Ah… Oui, je sais. C’est, c’est… je sais, je sais. Ça semble fou, mais je, je n’ai pas de montre vous savez ? Ça retourne l’esprit. Au début, si j’étais en dehors de la cellule, je savais que c’était un rêve, parce qu’en réalité ils ne me laissent pas sortir. Mais ensuite, mes rêves se déroulaient dans ma cellule aussi et tout est devenu… confus. Comme, qu’est-ce qui est réel, et qu’est-ce qui ne l’est pas…

« Ce qui était réel ou ce qui ne l’était pas. » C’est à ça que pouvait tenir l’histoire de Ben. Il avait combattu des décennies de mensonges obscurs pour mettre en lumière les atrocités que notre gouvernement avait enterré. Parce qu’il croyait que le public méritait la décence de connaître la vérité. Et à présent, enterré dans un trou sur Midnight, il était réduit à combattre pour découvrir la vérité humaine la plus basique. Ben n’avait plus la dignité de savoir si quoi que ce soit était réel.

Ben : FERO…

Maya : Oui Ben ?

Ben : Tout le monde sait que je suis le méchant, pas vrai ?

Maya : Ils vous acclament toujours Ben. Le peuple des colonies extérieures. Ils vous veulent libre, ils réclament justice, ils veulent… ils veulent que vous sortiez…

Ben : Non… non, non. Non ! NON ! NON ! Je ne veux pas !

Maya : Quoi !?

Ben : Non ! Je veux aider. Vous voyez, je pense que si le peuple entend ça… Là, écoutez. Je voudrais vous lire ce que j’écris. C’est, hm…

Maya : Ben…

Ben : C’est ma manière… de tout réparer. C’est, c’est encore brouillon mais, hm… c’est un message de paix. Et d’excuses. À la fin, je vous remercierais personnellement.

Maya : Oh non. Ben…

Ben : Non, ne vous inquiétez pas. Ne vous inquiétez pas. Je ne vais pas vous nommer ou quoi que ce soit, mais vous m’avez sauvé la vie FERO. Et pas seulement dans mon appartement. Les, les, les choses que vous…

Maya : Non ! Je ne vous ai pas sauvé la vie. J’ai tué deux innocents.

Ben : Non. Nononon… Vous tentiez juste de me protéger. Vous n’aviez pas le choix ! S’il y a du sang sur les mains de quelqu’un, c’est sur les miennes. Je vous ai mis dans cette position. J’ai mis ces agents dans cette position.

Maya : Ils n’allaient même pas vous tuer Ben, ils allaient juste…

(Le système de haut-parleurs grésilla)

Sully : Ici le commandant Michael Sullivan.

(Ben déglutit)

Sully : Vous êtes présentement en violation des réglementations de prison fédérale.

Ben : Fuyez. Sortez d’ici, FERO. Maintenant ! Maintenant !

Maya : Je… Je…

Ben : S’il vous plaît partez ! Maintenant ! Partez !

Maya : Je… Je…

Sully : Éloignez-vous de cette vitre et présentez-vous à mon bureau immédiatement.

Ben : De quoi parle-t-il ?

Sully : C’est votre dernier avertissement.

Ben : De quoi parle-t-il ? Que… se passe-t-il ?

Sully : Vous n’avez plus la permission de parler à mon prisonnier, agent Sankar.

Ben : Agent Sankar… ? Que…

Maya : Je suis désolée Ben…

(De la musique classique se fait entendre dans le cube de Ben)

Ben : Qu’est-ce… Qu’est-ce, qu’est-ce que… Nonononon… Montrez-moi l’heure. Montrez-moi l’heure. Montrez-moi, montrez-moi votre terminal. Montrez-moi l’heure.

Maya : Ben, je voulais juste…

Sully : Reculez, commandant.

Ben : Oooooooh… Non. Non. Non. Non.Non… Non !

Maya : Je suis désolée.

Ben : Mais vous êtes, vous êtes… vous êtes, vous êtes mon amie… Que ? Quoi, vous travaillez, vous travaillez pour l’ONI ?

Maya : Ben, je suis désolée. Je voulais juste…

(Ben se cogne à la vitre.)

Ben : COMMENT AVEZ VOUS PU ME FAIRE ÇA !?

Sully : Calmez-vous Ben.

(Ben s’écrase contre la vitre, encore et encore.)

Maya : Non ! Non arrêtez ! Arrêtez, Ben, je suis désolée. Je suis désolée, je voulais juste…

Ben : CHAQUE JOUR ! CHAQUE JOUR QUE JE SUIS ICI ! JE ME SOUCIAIS DE VOUS ! JE ME SOUCIAIS DE FERO !

(Ben glisse ses mains sanglantes contre la vitre.)

Ben : ET VOUS N’ÊTES MÊME PAS RÉELLE !

Maya : Je suis désolée !

Ben : QUI ÊTES-VOUS !?

Sully : Ben, calmez-vous ou nous devrons tout éteindre.

(Ben martèle la vitre avec ses poings, ponctuant ses mots.)

Ben : DITES-MOI. QUI VOUS. ÊTES.

Maya : Non !

Ben : QUI ÊTES-VOUS !? QUI ÊTES-VOUUUS ! QUI ÊTES VOUS…

Elba (IA) : Administration de sédatif.

Maya : Attendez ! Non !

(Du gaz inonde la cellule de Ben.)

Ben : QUI ÊTES-VOUUUUUUUUS !

Maya : Ben…

Sully : Opacifiez la vitre.

Maya : Non ! S’il vous plaît !

Ben : VOUS ALLEZ ME DIRE…

(La vitre s’opacifie, bloquant la vue et le son.)

Maya : Non, Ben !?

Et puis, le silence. Je me précipitais vers le bureau de Sullivan.

(Maya déboule dans le bureau de Sully.)

Maya : Vous êtes fou !?

Sully : Maya ! Prenez un siège.

Maya : Je préfère rester debout.

Sully : J’insiste.

Maya : Ou quoi ? Vous allez me gazer aussi !?

Sully : La sédation est une malheureuse mesure que nous devons prendre quand Ben se fait du mal. Avant d’en arriver là, il frappait les murs, n’ayantt eu aucun contact humain pendant des semaines. Il avait développé un tic, se grattait le crâne, toute la journée, chaque jour, jusqu’à la chair, il s’était presque arraché le scalp. Alors j’ai changé les protocoles, lui ait offert un traitement médical, je l’ai ramené dans le droit chemin. Je lui ai même donné le nécessaire pour écrire pour l’aider à passer le temps, et vous savez quoi ? Ben a arrêté de se faire du mal. Plus de gazage. Jusqu’à aujourd’hui, quand vous vous êtes décidée à vous montrer et vous payer une petite visite non-autorisée à un prisonnier et foutre en l’air tout notre travail, tout ce que nous avons essayé d’accomplir ici…

Maya : Arrêtez vos conneries, Sully. Pourquoi êtes-vous ici ?

Sully : Nous préparons Ben à un potentiel usage en relations publiques. Un message vidéo pour la communauté : « Libérez Giraud ».

Maya : Vous le brisez, pour l’exhiber dans un de vos spectacles dépravés ?

Sully : Si par « exhiber » vous entendez « apaiser les foules », alors oui.

Maya : Wow…

Sully : Il veut le faire. Vous l’avez entendu.

Maya : Ce n’est pas le problème. Il est saigné à blanc et vous continuez à le torturer. Et autre chose, votre petit spectacle, il ne marchera pas avec ses sympathisants. Ils sont juste…

Sully : Écoutez, je respecte votre opinion, commandant, vraiment je la respecte. Mais lors de leur évaluation sur cette affaire, les meilleurs analystes de l’organisation n’ont apparemment pas senti la nécessité de vous consulter. Néanmoins, je suis sûr que l’opinion de quelqu’un qui a pataugé dans un bourbier pendant cinq ans pourrait être précieuse, je vais tout de suite en rapporter à la chaîne de commandement.

Maya : Vous voyez, c’est ça le problème avec vous. Vous êtes cloîtrés dans votre tour de verre à Boston. Vous n’avez aucune idée de ce qui se passe sur le terrain.

Sully : Écoutez, j’ai entendu le discours de FERO. Vous éloignez les factions du conflit. C’est super. Mais à moins que votre coalition basée sur l’amour du prochain puisse mettre fin spontanément à la rébellion, nous allons devoir détruire quelques cœurs et quelques esprits.

Maya : En torturant des innocents comme Ben ?

Sully : Ben a arrêté d’être innocent à partir du moment où il a essayé de nous abattre.

Maya : Peut-être que c’est ce que nous devrions faire.

Sully : Les paroles d’un véritable traître.

Maya : Épargnez-moi ça, Sully. Vous avez envoyé Ben droit vers la prison à vie…

(Sully tape du poing sur la table)

Sully : NON ! J’ai essayé de l’avertir. Je lui ai donné une chance de faire marche arrière. Mais il n’a pas voulu écouter.

Maya : « Les rapports des planètes vitrifiées sont erronés » ?! Vraiment clair, Sully.

Sully : Vous avez peut-être une certaine liberté là-bas dans l’ombre, mais pour ceux d’entre nous dans nos « tours de verres », ce n’est pas si simple. Aller à l’encontre de votre employeur est un peu différent quand on surveille votre cul en permanence. On ne pouvait pas le laisser exposer notre linge sale. Pour ensuite quoi ? Un changement positif ? Une ouverture au dialogue ? Non. Le public ne peut pas digérer l’aspect horrifique de la vérité. Avez-vous déjà vu des personnes s’entretuer pour obtenir une place dans un vaisseau d’évacuation ?

Maya : Oui, figurez-vous. Et vous ?

Sully : Eh bien, je peux vous dire comment nettoyer un spatioport après une émeute. Je suis au courant de toutes sortes de données qui, peut-être l’aurez-vous compris, pourraient vous empêcher d’établir votre petite théorie du complot.

Je détestais l’admettre, mais Sully avait raison. La panique est une horreur. Pour chaque vie que les Covenants avaient prise, la panique en a au moins pris autant. Mais Ben était tombé sur le cimetière sacrificiel secret de l’ONI. Et puisque terrifier les masses avec la vérité n’a pas été la réponse, si vous êtes Ben Giraud, si vous êtes tout civil, quelles autres armes avez-vous ?

Sully : Mais arrêtons de parler de moi. Ma présence à Midnight est justifiée. Lorsque je vais appeler le contre-amiral, comment suis-je censé lui expliquer que vous partagez des renseignements avec l’un de nos plus importants prisonniers fédéraux encore en vie ? Hum … Vous dites ? Ok, donc restez à distance de mon prisonnier. C’est un avertissement.

Maya : Et vous, restez à distance de moi. Et ça, c’est une menace.

Sully : J’arrive à dormir la nuit Maya. Et vous ? Vous y arrivez ?

Agent de Midnight : Commandant Sullivan.

Sully : Caporal.

Agent de Midnight : Commandant Sankar, le commandant Rybak vous attend.

Sully : Bonne chance, Maya. Et ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer. Je vous le promets.

Mon sang bouillonnait, je n’avais aucune idée de comment j’allais pouvoir gérer ce débriefing, mais ce n’était pas ce vers quoi je me dirigeais.

Noah : Maya !

Noah Rybak était l’une des premières personnes que j’ai rencontré à l’ONI. Ce fut l’un de mes instructeurs. Il avait toujours pris soin de moi.

Maya : Je pense que j’ai eu ma dose aujourd’hui, donc si on pouvait faire ça rapidement, que je me barre d’ici et que je rétablisse ma couverture.

Noah : Tu n’es pas là à cause de la mission Giraud.

Maya : Quoi ? Alors pourquoi je suis ici, Noah ?

Noah : S’il te plaît Maya, assied-toi. Hier nous avons reçu des transmissions plutôt étranges. Des images de plusieurs colonies dans la région.

Je me suis assise et j’ai regardé des vidéos de destructions de masses sur plusieurs planètes, des séismes détruisant même les bâtiments et les structures dans les airs. Rasant des cités en un clin d’œil.

Noah : Nous avons brouillé les canaux et lancé les recherches aussi vite que possible mais … c’est une destruction totale.

Maya : Qu’es ce que c’est ?

Noah : On ne sait pas.

Maya : Qui est-ce qui tire ? Ils tirent sur quoi ?

Noah : On ne sait pas. Ça a un rapport avec ces événements. Ils apparaissent partout dans la région.

Quoi que soit, l’ONI ne pouvait pas garder ça sous silence bien longtemps. Cette force était impressionnante et les destructions cataclysmiques

Maya : Pourquoi suis-je là alors ?

Noah : Tu as été réassignée. Nous avons toujours besoin de FERO, mais c’est ta nouvelle mission. Nous avons besoin que tu ailles dans ces colonies et que tu récupères des informations, en espérant que tu puisses nous aider à comprendre ce qui se passe.

Je lui ai demandé pourquoi ils avaient besoin de moi pour récupérer ses données. Ils avaient bien suffisamment de scientifiques sous la main.

Noah : Nous avons fait ce que nous avons pu pour sécuriser les sites des attaques. Jusqu’ici nous en avons sécurisé quatre, mais le cinquième est tombé sous le contrôle de la NAC.

Maya : La Nouvelle alliance coloniale ? Tu penses qu’ils sont impliqués ?

Noah : On ne sait pas. Mais quoi que ce soit, nous ne pouvons pas risquer que ça tombe entre leurs mains. On essaye de garder le contrôle sur l’information mais les rumeurs ont commencé à créer le chaos dans les colonies. La NAC a bien négocié son coup.

Je m’étais confronté plusieurs fois aux gars de la NAC. Et je n’étais pas vraiment impatiente de les rencontrer une nouvelle fois.

Maya : Mais quand même… pourquoi ne pas envoyer des Spartans ?

Noah : On ne veut pas envoyer la cavalerie avant de savoir ce qu’il se passe. On a besoin de quelqu’un sur le terrain. Quelqu’un en qui les rebelles auront confiance.

Avant que je puisse comprendre ce qui se passait, Noah marcha vers moi et fixa un badge de la NAC sur ma veste.

Maya : Qu’est-ce que c’est ?

Noah : C’est une de nos meilleurs. Dis bonjour, Black-Box.

Black-Box : Bonjour Black-Box ! Désolé, je ne peux pas m’en empêcher. Affligeant.

Maya : Tu te fous de moi là ? Une IA ?

Noah : Les ordres viennent d’en haut. Cette mission est de la plus haute importance. On ne peut pas prendre de risque.

Black-Box : Maya, je suis vraiment impatient que l’on passe du temps ensemble. J’ai entendu des tas de … choses à propos de vous.

Maya : Je ne suis pas d’accord.

Black-Box : Pas d’accord avec quoi ? Être déployée sur une opération à haut risque qui dépasse de loin vos compétences ? Ou faire équipe avec une IA super intelligente ayant une expérience et une expertise absolument indispensables au succès de la mission ?

Maya : On fait dans le micro-management maintenant ?

Noah : Tu n’as pas le choix, Maya.

Maya : Attends … et Ari alors ? Il n’est plus sous couverture du NAC ?

Noah : On a essayé de rétablir le contact. Il a été porté disparu juste après nous avoir envoyé des informations sur les attaques…

Maya : Attends… Vous saviez que ça allait se produire et vous n’avez rien fait ?

Noah : On n’en savait rien, Maya. Les renseignements venaient d’une source non fiable, on était en train de vérifier quand…

Maya : D’où venait l’information ?

Noah : Je ne peux pas te le dire. Disons juste que c’est quelqu’un qui nous a grillé autrefois.

Maya : Est-ce que Ari…

Noah : Ari s’en est peut-être tiré Maya. On est complètement aveugles à la surface. On a besoin de savoir ce qui se passe de l’autre côté.

Cette mission était plus importante que moi ou les rebelles. Alors que je sortais de mon univers, une sombre réalité me frappa. Dans toutes mes missions, j’avais toujours eu affaire à des personnes. De dangereux radicaux évidement, mais des personnes malgré tout. Là il s’agissait de quelque chose de différent. Quelque chose de massif et puissant. Quoi que soit ce qui ait causé ces événements, qui ait détruit ces colonies… toute l’humanité était en danger.

Maya : J’en suis.

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Under Glass

« Pauvre Benjamin Giraud. Toujours à traquer la vérité. Il restait un peu d’espoir en lui. Mais maintenant ça a disparu aussi. C’est difficile à dire, dans le sang. »

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Teaser « FAILED TRANSMISSION »

Cette mystérieuse transmission nous prépare à l’arrivée de l’épisode 02 ce mardi, on peut y entendre FERO tenter de faire un rapport à l’ONI, à propos des « anomalies » frappant la colonie sur laquelle elle a été envoyée.

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MORSE CAM AB

Cet extrait d’une caméra de sécurité de la planète Meridian nous permet d’apercevoir le Major au beau milieu d’une panique générale.

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A Hero Falls

Diffusé par la chaîne américaine NBC, ce trailer présente le Lieutenant Penelope Boren en train d’annoncer lors d’un direct la mort du Spartan 117.

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Message from CDR Sullivan

Ce message envoyé par Michael Sullivan à l’amiral Osman présente les excuses du premier pour l’erreur de date commise par le lieutenant Boren. En effet, la date du 27 octobre 2560 est erronée, et doit être remplacée par le 27 octobre 2558.

Amiral Osman,

Veuillez accepter mes excuses les plus sincères pour l’erreur qui a été faite lors de la diffusion d’aujourd’hui. J’accepte l’entière responsabilité en tant qu’officier supervisant l’exécution de cette annonce. Sachez que mon équipe, le lieutenant Boren et moi-même sommes pleinement conscient de la gravité de la situation et, de l’embrassement qu’une erreur de cette nature peut amener au sein de l’ONI.

En ce qui concerne les explication que vous avez demandé, je peux vous affirmer, grâce au fichier joint, que le script remis au lieutenant Boren était le message validé et corrigé  , et que celui-ci a été examiné par moi-même mais aussi par un autre membre chevronné de mon équipe. Il apparait que le lieutenant Boren, en raison du fort poids émotionnel que cet évènement a pu lui procurer, était incapable de se concentrer et que, comme vous êtes au courant, a eu du mal à s’exprimer quant à la date à laquelle le Major John-117 a été déclaré mort au combat (qui a donc été rapporté comme étant le 27 Octobre de l’année 2558). Elle m’a demandé que je fasse part de ses excuses les plus sincères à vous-même ainsi qu’aux hauts responsables de l’UNSC.

En ce qui concerne vos questions, plus spécifiques, comme par exemple pourquoi nous avons choisi d’utiliser le lieutenant Boren plutôt qu’un autre membre plus expérimenté de l’équipe, il s’est avéré que l’évaluation de ses ambitions et de sa personnalité ont permis de déterminé que son comportement, son élocution ainsi que son apparence étaient celles qui convenaient le mieux pour une annonce de ce type ; en renforçant la gravité de la situation et son incroyable sincérité. Le lieutenant Boren garantit qu’elle se sentait prête pour un exercice de cette taille et de cette importance. J’accepte la responsabilité que j’ai eu dans cette mauvaise évaluation et ce, jusqu’à la fin.

Le lieutenant Boren a immédiatement été réaffectée au département des communications et du management industriel sur une de nos colonie minière éloignée ; BXR-730 (pour laquelle elle est partie sur le champ). Son travail ne l’amènera plus à tenir des discours devant une quelconque assemblée et ce-dernier sera entièrement vérifié par un membre de mon équipe chaque semaine.

Une fois de plus, veuillez accepter mes excuses les plus sincères au vu de ce regrettable incident.
N’hésitez pas à me faire savoir si vous êtes préoccupé par quelque chose ou que vous avez d’autres questions.

Mes salutations distinguées.
Michael Sullivan
Directeur de la communication, ONI
Commandant de la marine de l’UNSC
Boston, Terre

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Semaine 2

Episode 02 « FROM FIRE TO BLOOD »

Une ville est en ruines, Maya rencontre une femme folle, et les Colonies pleurent la mort d’un héros.

Alors que nous nous dirigions vers Conrad’s Point ma tête bourdonnait. Le raid sur le camp, voir Ben, les rapports sur ces événements… C’était presque trop à encaisser. Mais quelque chose me semblait familier. Je repensais à l’époque où je surveillais Mshak Moradi. Juste avant qu’il ne me révèle à Ben. Il était sur quelque chose. Les conversations à propos d’anomalies dans l’espace profond. Puis seulement quelques semaines plus tard, Ari avait transmis ses propres avertissements au QG de l’ONI… Serait-ce lié ?

Avec tant de cadavres dans le placard de l’ONI ce n’était qu’une question de temps avant que certains ne surgissent au grand jour.

BLACK BOX : Maya, vous devez vous concentrer.

J’étais tellement perdue dans mes pensées que je n’avais pas réalisé que nous arrivions à Conrad’s Point.

BLACK BOX : Une planète éteinte est une effrayante énigme suspendue dans l’espace. Vous devez être présente et prête. Il pourrait y avoir n’importe quoi sous ces nuages et je préférerais ne pas mourir aujourd’hui.

Cette opération était parsemée d’incertitudes. Nous approchions de Conrad’s Point, un monde chaotique, contrôlé par la malice de rebelles de la NAC. Mon seul lien avec eux était un agent allié, Ari Reznik. Mais il avait disparu il y a des semaines, et à présent la planète entière s’étaient tue à cause d’un événement sismique catastrophique. Toutes ces incertitudes auraient dû être terrifiantes, elles auraient dû m’envahir et me fragiliser, mais… d’une certaine manière, ce n’était pas le cas. Cela semblait lointain, surréaliste… Je devais me ressaisir.

BLACK BOX : Quelqu’un là-bas utilise un transpondeur analogique.

MAYA : Quoi ?

BLACK BOX : Voyez. “Extrême prudence. Ping en approche finale. Pings amicaux reçoivent nouvelles coordonnées.”

MAYA : Ari…

BLACK BOX : Il semblerait que le capitaine Reznik soit toujours en vie en fin de compte.

Ce devait être lui. Ari Reznik était une des personnes les plus ingénieuses que je n’ai jamais connue ; un médiateur inné, un excentrique bricoleur, et un bon ami. En tant qu’agent, il avait orchestré des écosystèmes sociaux complexes avec une précision technique impeccable. Mais ironiquement, quand il s’agissait de technologie contemporaine, c’était un artiste. Trouver un moyen d’envoyer un signal depuis une planète morte ? Risquer sa peau pour avertir les autres ? Ari tout craché.

MAYA : Je coupe les circuits pour une approche furtive.

BLACK BOX : La question est : ces mesures de précautions répondent-elles à des menaces humaines ou non-humaines ?

MAYA : Eh bien… nous le saurons bien assez tôt.

Dire que la chute libre était rude est un euphémisme. Mais j’ai retenu mon déjeuner, activé les freins aussi tard que possible, et puis mené discrètement le transporteur dans un ravin escarpé et bien caché. Je pouvais bien n’avoir aucune idée de ce dans quoi nous nous avancions, mais je m’assurais au moins que nous ayons un moyen de repli.

BLACK BOX : Quel atroce et déprimant caillou. Il n’est pas étonnant que ces gens soient si énervés, ils établissent des camps sur des mondes ravagés. Je veux dire, je serais quelque peu furieux moi-même.

MAYA : Ouais, bien, je ne pense pas qu’ils soient ici pour faire du tourisme.

Dans les franges éloignées, une planète comme Conrad est la parfaite planque pour la NAC. Ils mettent la main sur des complexes miniers abandonnés et établissent des camps d’entraînement militaire. De la vie par ici ? Ce n’était pas par gaieté de Cœur.

BLACK BOX : Cette région est adorable. Tout simplement adorable. Tous ces… rochers.

MAYA : On y est… personne ici.

BLACK BOX : Pourquoi n’essaieriez-vous pas ce point d’observation, là-haut ? Sur ce rocher.

Je gravis l’arête et soudainement le soleil apparaît à l’horizon. Je me couvris les yeux et aperçu finalement le paysage dans toute sa largeur. Derrière nous et sur les côtés, il n’y avait que des roches saillantes. Mais plus loin l’arête se changeait en une petite piste moins abrupte. Je plissais les yeux et pu remarquer la forme grossière d’immenses structures industrielles au loin.

MAYA : Je n’aime pas ça. Nous sommes exposés ici.

Je jetais un autre coup d’œil et réalisais ce qu’était la zone qui s’étendait par-delà l’arête : un cratère. Un vaste trou. Comme si quelqu’un avait simplement arraché une énorme section de la surface de la planète. Je ne l’avais pas remarqué à cause de sa taille impossible. J’étais tellement abasourdie que je ne l’avais pas entendu se faufiler jusqu’à moi.

ARI : Écoute attentivement et fait exactement ce que je dis.

MAYA : Ari ? Qu’est-ce que tu…

ARI :  ARRETE… de parler. Mets tes mains en l’air ! Ne bouge pas, ne parle pas. Ils nous surveillent peut-être. Tu viens juste de te pointer et je ne te connais pas. Je pointe mon pistolet sur toi et cela t’effraie. Maintenant donne-moi le sac !

Ari m’arracha le sac, et le fouilla d’une main. Je jouais le jeu.

MAYA : Je t’assure qu’il n’y a rien de dangereux dedans.

ARI : Je vois ça, donc je deviens moins agressif. Je suppose que tu es ici à cause de l’événement.

MAYA : Oui.

ARI : Je te rends ton sac, nous surmontons ce malentendu. Je te demande qui tu es.

MAYA : Je suis le chef rebelle, FERO.

ARI : J’ai entendu parler de toi. La situation commence à se calmer.

MAYA : Où étais-tu quand c’est arrivé ?

ARI : Non, nous sommes venus juste après. Je baisse mon pistolet, car je réalise que nous sommes du même côté.

BLACK BOX : Bien, maintenant que toutes ces gesticulations cérémonieuses sont de l’histoire ancienne, pouvons-nous nous recentrer sur la mission que l’on nous a confié ?

ARI : Une IA maligne ?

MAYA : Ouais…

BLACK BOX : Le nom est Black Box. Votre réputation vous précède, capitaine.

MAYA : C’est bon de te voir Ari. Ils croyaient que tu étais mort.

ARI : Ouais, et qu’en pensais-tu ?

MAYA : Ma foi n’a jamais vacillé.

ARI : Heh. Donc voici l’entière brigade ?

MAYA : Juste moi et Black Box. Ici pour découvrir ce que la NAC sait… ou détient, et le rapporter au QG.

ARI : Eh bien, je… je n’ai pas grand-chose. Nous étions proche quand la colonie a été touché. Mais le temps qu’on arrive tout était terminé. Tout ce que je sais est que cela a causé un séisme majeur, grillé tout équipement électronique sur la planète, et laissé ce trou derrière, de 800 mètres de large. La NAC a fait bloquer le site à présent, seuls quelques personnes sélectionnées sont autorisées à l’intérieur. Ilsa planifie le prochain coup.

MAYA : Ilsa ? Ilsa Zane est ici ? Je pensais qu’elle était morte ?

ARI : Tu ne le savais pas ? C’était dans mon dernier message avant que je coupe tout.

MAYA : Non… Je…

ARI : Bon sang. Ils t’ont vraiment envoyé ici à l’aveugle. Ou ils ne le savent pas… Après qu’elle ait attaqué l’Infinity Ilsa fut récupérée par certains loyalistes de la NAC. Elle a grimpé les échelons de cette faction depuis, exécutant quiconque elle estimait être un problème.

Ilsa Zane était une expérimentation scientifique vivante ratée. A un moment donné, elle avait été repérée pour le programme SPARTAN, une tentative de créer l’ultime machine à tuer sans armure, mais elle a craqué. Après avoir déserté pour la NAC elle a été rapidement endoctriné, et promu chien de chasse de l’amiral Drake.

ARI : Ensuite, quand la colonie a été touché par l’événement, elle nous a tous amené ici. Le massacre semble terminé maintenant, mais tout le monde reste sur le qui-vive. Incapables d’utiliser les COM, incapables de partir.

MAYA : Mais, pourquoi tu ne t’es pas échappé ?

ARI : J’y ai évidemment songé, mais je ne peux pas. J’essaye d’enrayer les choses ici. Ils ont assez de têtes nucléaires dans leur armurerie pour raser un système entier, et Ilsa se prépare à une guerre totale contre l’UNSC. J’ai l’espoir de pouvoir de faire reculer les choses, lui retirer le doigt des têtes nucléaires jusqu’à ce que l’ONI puisse l’emmener.

MAYA : Je… je devrais envoyer un rapport de situation à Noah avant que nous y allions.

BLACK BOX : Retenez cette idée, Maya. Nous avons du mouvement dans le périmètre, plusieurs gardes se dirige par ici.

ARI : Rapidement. Briefe-moi. Tu as été enlevée par l’ONI. Que s’est-il passé ?

MAYA : Je me suis échappé de détention et ait piraté un transporteur carcéral. Ils m’interrogeaient à propos des attaques des colonies. Je m’inquiétais, alors après mon évasion je suis venue ici.

ARI : Bon Dieu, c’est le mieux que tu puisses faire ? Une évasion bénie ? Bien, on devra s’assurer que ça marche. Ilsa rassemble tous les rebelles donc nous dirons que tu es seulement un autre combattant se joignant à la fête. A présent fais profil bas. Cela ne prendra pas longtemps à Ilsa pour exploser ta couverture. Elle te tuera si elle pense que tu es un poids mort. Et fais taire l’IA à moins que tu ne veuilles la perdre.

BLACK BOX : Je ne suis qu’un badge.

ARI : J’en ai trouvé un autre, les gars !

RAJ : Que faisais-tu en dehors du périmètre, Ari ?

ARI : C’est ce qu’on appelle une vérification de périmètre, Raj. Et ça a marché.

L’équipe était lourdement armée et semblait manquer cruellement de sommeil. Ilsa semblait les maintenir à fleur de peau. C’était tendu, mais Ari fit fonctionner sa magie, esquissa quelques sourires, et j’étais brusquement escortée dans le campement en tant qu’invitée de la NAC.

Il y avait des centaines de rebelles avec des douzaines d’affiliations parqués à l’intérieur de la raffinerie dilapidée. Buvant et criant, festoyant quasiment. C’était une fête, mais cela semblait légèrement artificiel.

 MAYA : Quelle occasion ?

ARI : C’est une bonne question, c’était muet comme une tombe jusqu’à la nuit dernière. Ses gars ont ouvert les vieilles caisses de whisky du colonel et ont dit à tout le monde que c’était une célébration. Tout le monde était un peu tendu.

MAYA : Je peux voir ça.

ARI :  Bien, pourquoi n’irais-tu pas te prendre un verre ? Je vais faire des rondes. Voir ce que j’peux découvrir.

Alors que je faisais profil bas, j’observais les alentours espérant repérer quelques visages familiers. Mais je ne vis aucune résistance sympathique. Ceux-là n’étaient pas de mon bord. Je vis de la soif de sang. Des groupes responsables d’attaques sur les civils. La moitié des gens ici étaient des mercenaires. Aucun ne semblait être ici pour quoi que ce soit d’autre que la vengeance ; “du feu au sang”. Aucune bannière à planter pour justifier d’exploser des cranes. C’était le contraire de tout ce pourquoi j’avais combattu en tant que FERO. J’espérais que Ari se dépêcherait, lorsque j’entendis une voix familière.

BOSTWICK : FERO !

MAYA : Bostwick ? Oh mon Di…

BOSTWICK : Tu es en vie ! Je le savais ! Je savais qu’ils ne t’auraient pas ! Quand tu as été enlevée, tout le monde s’est dispersé, tout le monde pensais que tu étais morte, mais pas moi ! Je savais que tu ne laisserais pas l’ONI t’attraper.

Bostwick avait bu. Beaucoup. Une rebelle d’un mètre cinquante qui pesait probablement cinquante kilos toute mouillée passait inaperçue dans un groupe comme celui-ci, mais était suffisamment ivre pour attirer l’attention.

MAYA : Bostwick, que fais-tu ici ?

BOSTWICK : Je les ai rejoints après la dispersion. La moitié de notre groupe a été tué, des rumeurs se propageaient comme des feux de forêt.

MAYA : Et quoi ? Quoi, la NAC vous a offert sa protection ?

BOSTWICK : Je ne suis pas sûr de l’avoir envisagé sous cet angle, mais je dirais qu’ils avaient besoin de se protéger de moi.

 (BOSTWICK tituba et cassa une bouteille.)

BOSTWICK : T’as vu ce que j’ai fait ? Au temps pour moi, je plaisante…

Lorsque je l’ai découvert pour la première fois, c’était une jeune fille de 17 ans énervée. Elle venait de perdre ses parents lors d’un incident impliquant l’UNSC sur Dekum.

MAYA : Que t’ont-ils obligé à faire ?

BOSTWICK : Euh des vérifications de périmètre, essentiellement. Vers la limite nord. Protéger une opération dans le trou. Un paquet de scientifiques vont et viennent, font des relevés.

MAYA : Des relevés ? Ok, qu’est-ce que tu peux me dire à…

BLACK BOX  : Maya.

MAYA : BB je t’ai dit de…

BOSTWICK : Huh ?

BLACK BOX  : J’allais dire “ne parlez pas.”

BOSTWICK : A qui parles tu ?

BLACK BOX  : Je transmets directement dans votre oreille interne.

MAYA : Désolée… Je pensais avoir vu… Ce n’était rien.

BLACK BOX  : J’ai transmis un rapport détaillé aux quartiers généraux. Apparemment le commandement autorise une frappe utilisant notre position actuelle comme coordonnées. L’opportunité de tuer Ilsa Zane est trop tentante. Le temps est compté. Nous devons partir maintenant.

MAYA : Ari…

BOSTWICK : Quoi ? Tu vas bien, FERO ?

BLACK BOX  : Doucement.

MAYA : Ouais, ouais, je vais bien. Allez, on va te faire sortir de là.

BOSTWICK : Ok. Allons-y. Attendez… où… Où on va ?

Ils n’allaient pas nous accorder beaucoup de temps avant que les bombes ne commencent à pleuvoir. Je devais trouver une sortie. C’est là qu’Ari émergea de la foule.

ARI : Voilà, prends ça.

Ari me remit une puce. Il avait l’air troublé.

MAYA : Quoi ?

Je n’avais pas non plus le temps de poser des questions.

MAYA : Nous devons partir. Tout de suite.

Ari pu voir le feu brûler dans mes yeux. Il savait que c’était sérieux.

ARI : Restez collés et baissez la tête.

Nous étions à mi-chemin de l’entrée quand la porte descendit. Ils fermaient toutes les issues. Nous étions piégés. Ari cherchait une autre échappatoire quand Ilsa Zane entra dans la pièce, attirant tous les regards. Le complexe tout entier, empli de rebelles, était devenu subitement et étrangement silencieux. La foule se divisa tandis qu’elle avançait, chacun se retourna pour lui faire face, les yeux grands ouverts. Puis elle s’arrêta. A cinquante centimètres de nous. Ari se glissa soigneusement devant moi.

ARI : Reste là.

Je ne pouvais la voir qu’au-dessus l’épaule d’Ari. Ilsa était… forte. Terriblement forte. Je ne savais pas ce que les technologies lui avaient fait pendant le programme SPARTAN. Ils l’avaient rendu plus forte, évidemment, mais ils… ils avaient aussi cassé quelque chose. Il y avait une étincelle dans ses yeux. Quelque chose dérangeant. Quelque chose d’inhumain.

ILSA : C’est… une célébration. Et ce devrait l’être. Nous avons fait beaucoup de changements dans un laps de temps très court. Quand je vous ai trouvé, il n’y avait aucune discipline, ni uniformité. Juste un tas de marginaux avec différentes allégeances et philosophies. C’était un problème de direction.

Le colonel avait autorisé cette faction légendaire de la NAC pour déléguer un forum pour intérêts personnels. Vous étiez dispersés et lents, et c’est une sentence de mort. Je l’ai relevé de ses fonctions, parce qu’une bande de marginaux ne gagne pas de guerres. Les grosses machines si. Les grosses machines, faites de petites pièces agissant dans le même but. C’est ce que nous avions besoin de construire ici.

Et ce n’est pas facile. Chaque pièce a une place et quand une pièce ne s’ajuste pas, vous devez vous montrer créatif. Vous en supprimez des parties, la forcez à tenir en place pour qu’elle ne se détache plus jamais, vous faites ce que vous avez à faire et taillez dans le gras. Je suis ravie de vous dire que tous et chacun d’entre vous encore avec nous a trouvé sa place, et nous avons construit une sacrée bonne machine. Et il presque temps de la mettre en marche.

Le cratère dehors représente notre point d’entrée dans la guerre. C’est pourquoi je vous ai conduits ici à Conrad’s Point. Le paysage change. L’UNSC est sur ses gardes à cause de ce cratère, et nous allons capitaliser sur cette faiblesse. Nous avons juste besoin d’attendre le bon moment. Ce qui m’amène à faire mon annonce.

Elle parcouru la pièce avec une incroyable maîtrise de l’audience. On avait l’impression qu’elle pouvait aspirer la vie hors de votre être à tout moment.

ILSA : Combien d’entre vous ont perdu des amis, des êtres chers de la main des Spartans ? Eh bien, aujourd’hui nous allons en mettre un bon gros dans l’autre colonne.

MAYA : BB, de quoi parle-t-elle ?

BLACK BOX  : Je vérifie les flux, un instant… Oh mon…

MAYA : Quoi ?

BLACK BOX  : C’est impossible.

ILSA : À la suite des événements sismiques ayant eu lieu ici et dans quatre autres colonies, j’ai vérifié avec plusieurs sources afin de m’assurer que notre heure soit bien arrivée.

BLACK BOX  : C’est le Major.

ILSA : Le Major…

BLACK BOX  : Il est mort.

ILSA : Est mort.

L’ambiance mua. Il y avait quelques applaudissements, mais…

MAYA : Est-ce vrai ?

Je ne pense pas que quiconque aurait su quoi faire…

ARI : Je ne sais pas…

Que penser…

ARI : Cependant, ce n’est pas bon.

Le Major était le plus grand héro que nous ayons connu. Il avait sauvé l’humanité au bord de l’extinction, défait les Covenants, et presque à lui seul, mis un terme à la guerre. Qu’est-ce qui pouvait avoir le pouvoir de tuer le Major ?

ILSA : Oui, la petite égérie de l’UNSC et du programme SPARTAN a été tué au combat. C’est la raison pour laquelle nous célébrons. C’est pourquoi nous faisons la fête.

MAYA : Ari, nous devons agir maintenant.

Tandis que la foule s’émouvait, Ari serra les dents et commença à se diriger vers une entrée latérale, nous étions sur ses talons. Nous ne sommes pas allez bien loin par contre.

ILSA : …et cela requiert d’élargir nos rangs. C’est pourquoi nous sommes heureux de voir qu’ici même nous avons de nouveaux visages.

ARI : Stop. Elle sait que tu es ici.

ILSA : Aujourd’hui même, j’ai entendu parler de la réception d’une cargaison de chair fraîche. Je ne vous connais pas soldat.

Elle m’interpellait.

MAYA : Mon nom est FERO.

ILSA : Je connais ce nom. Vous avez fait beaucoup de bruit récemment, n’est-ce pas ?

MAYA : Un peu trop peut-être.

ILSA : Vous parliez d’une transition vers un conflit non-militaire, exact ? De construire une puissance économique.

MAYA : Je pense que c’est une option viable si nous…

ILSA : Regardez autour de vous. Il y a une raison pour laquelle des gens me suivent. Il y a une raison pour laquelle ils crient “du feu au sang !”

REBELLES : DU FEU AU SANG

ILSA : Vous êtes naïve. Vos rêves pour l’avenir nous font paraître faibles. Donc que pouvez-vous concrètement apporter à notre mouvement ? Des paroles et des discours ? Des négociations ? Nous en avons terminé avec ça.

ARI : Ilsa, elle possède un fort passif en logistique. Peut-être pourrait-elle nous aider ici.

Ilsa ne dit rien pendant quelques instants. Ses yeux étaient fixes sur moi. Mais elle finit par se détendre et la tension redescendit enfin.

ILSA : Je crois que tu as raison, Ari. Nous avons besoin de quelques idées créatives pour maintenir nos chaines d’approvisionnement ici. FERO pourrait être très utile à cette position. C’est bien ce dont je parle. Ajuster les rouages. En tant que meneur, vous devez savoir quelles pièces peuvent être recyclées et quelles pièces vous devez jeter.

ARI : Non, non, non, non, non, non !

(Ilsa fit feu.)

C’est arrivé juste comme ça. Ilsa n’a même pas regardé, elle a juste levé son bras et tiré. Un seul tir à bout portant et il s’effondra sur le sol. Ilsa Zane venait juste d’exploser la cervelle d’Ari.

 ILSA : Maintenant, j’espère que c’est une nouvelle pour vous tous, mais notre cher ami,  Ari, était semble-t-il une taupe. Il bossait pour l’ONI.

Elle l’avait tué comme s’il n’était rien. Je savais qu’il était mort, mais je voulais aller à ses côtés et l’aider d’une manière ou d’une autre. Mais je ne pouvais pas bouger… J-Je ne pouvais pas penser. Ilsa continuait son discours.

ILSA : C’était un traître, et ça ce n’est pas un rouage que l’on peut utiliser.

Tout paraissait confus. En essayant de réfléchir à ma prochaine action, je visualisais Bostwick dans le bord de mon champ de vison quand Ilsa pointa son arme vers moi.

ILSA : Où en étions-nous ? A oui c’est vrai. Ari essayait d’attester de votre bonne fois. Ce qui signifie que vous êtes probablement un autre larbin de l’ONI. Je pourrais vous posez des questions, pour savoir ce que vous avez dans la tête, ou alors nous pourrions juste regarder.

Avant que je ne puisse l’arrêter, Botstwick s’interposa. Elle se tenait juste devant l’arme et pointait un couteau vers la gorge d’Ilsa Zane.

BOSTWICK : Elle n’est pas de l’ONI ! FERO est un vrai chef, et vous devriez lui montrer du respect quand vous vous adressez à elle. Je me porte garante d’elle !

ILSA : Petite fille. La prochaine fois que tu pointes ton couteau vers quelqu’un … n’hésite pas.

Ilsa bougea avec une vitesse incroyable et frappa Bostwick avec une force qui l’envoya voler dans la salle.

BLACK BOX (par communication) : Maya, nous n’avons plus le temps.

MAYA : Arrête ! Ilsa. Écoute. Il y a une frappe aérienne qui arrive.

ILSA : Une frappe aérienne ?

MAYA : Nous devons tous partir ou tout le monde ici va mourir.

ILSA : Comment est-ce que vous …

Tout s’arrêta. Je pouvais voir la rage dans les yeux d’Ilsa tandis qu’elle… souriait. Elle semblait apprécier ça. J’ai vu Botswick me regarder du coin de l’œil, je savais que je venais juste de lui briser le cœur.

BLACK BOX (par communication) : En approche dans trois, deux …

ILSA : Vous. L’ONI. Vous …

(L’attaque aérienne frappe dans une explosion cataclysmique.  Les gens crient et courent à travers les gravats)

Je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé ensuite. L’impact de la bombe m’a soulevé du sol. Tout ce dont je peux me rappeler c’est d’avoir attrapé Bostwick, dont l’épaule était en sang, et d’avoir couru, coupant à travers la foule, où tout le monde courrait dans tous les sens.

La confusion m’avait donnée un temps d’avance sur Ilsa, mais dans cette confusion, tandis que j’arrivais à sortir, je pouvais l’entendre cirer derrière moi. Elle me poursuivait.

ILSA : FERO ! FERO !

MAYA : Black Box, il me faut un moyen de sortir.

BLACK BOX : Le hangar droit devant.  Ils doivent avoir amener des véhicules pour les officiers.

Je déposais Bostwick dans le hangar, elle était pâle et avait perdu beaucoup de sang. Je l’ai attaché à l’arrière d’une vieille mangouste, j’ai mis le contact, et j’ai appuyé sur l’accélérateur. Ilsa devait avoir eu la même idée.

(Les balles sifflent et ricochent sur la carlingue de la mangouste de FERO)

BLACK BOX : Maya, si vous pouviez aller un peu plus vite, quelqu’un nous tire dessus.

MAYA : Je sais ! J’essaye !

J’ai accéléré à travers le cratère, sur les rochers, droit vers le ravin où j’avais posé le transporteur de prisonniers.

MAYA : Tiens bon Bostwick ! BB, ouvre l’écoutille !

BLACK BOX : Oui. Ouverture … maintenant.

J’ai monté la mangouste sur la rampe pour rentrer dans le vaisseau alors qu’Ilsa et son équipe approchaient, arrosant le transport avec leurs armes.

MAYA : Ferme les portes BB !

BLACK BOX : Je suis dessus. Le vaisseau est près, nous pouvons décoller.

MAYA : Alors vas-y !

Tandis que le vaisseau s’élevait dans le ciel, Ilsa était toujours en train de tirer.  J’ai installé Bostwick sur l’une des couchettes et je me suis affalée contre la rampe pendant que nous sortions de l’atmosphère.  Je pouvais sentir la réalité de ce qui venait de se passer dans tout mon corps à chacune de mes respirations. Oubliant que ma couverture était morte ou que Bostwick ne me pardonnerai jamais. Au moins elle était en vie. Mais Ari … Ari était mort …

BOSTWICK : Mon dieu …. UGH !

MAYA : Shhh …

Mais je devais continuer. J’ai pris une profonde inspiration et j’ai mis de côté la mort d’Ari dans mon esprit. Je me suis débrouillée pour trouver un semblant de fournitures médicales afin de pouvoir extraire les morceaux de shrapnels de son épaule. Le vaisseau était presque vide, juste une épave afin de garder ma couverture intacte. Mais je fus capable de rassembler un peu de matériel pour m’occuper de ses blessures.

BOSTWICK : Qui es-tu ?

MAYA : Garde tes forces, tu vas en avoir besoin.

Alors que Bostwick s’évanouissait, je me dirigeais vers l’avant du vaisseau. Je pouvais enfin retrouver mon calme.  Je n’arrivais cependant pas à contenir mes pensées pour Ari. Et puis je me suis rappelé … la puce de données.

Je l’ai sorti de ma poche et je l’ai mise dans la console … Un flot d’informations à propos des événements sismiques. Textes, diagrammes, données, prédictions … La NAC devait avoir des équipes qui bossaient dessus, récupérant tout ce qui sortait de l’ordinaire, ils cherchaient une signature, quelque chose d’unique qu’Ilsa aurait pu utiliser afin de prédire où aurait lieu le prochain désastre. Les réponses étaient devant moi, mais je ne savais pas comment les interpréter. Heureusement, je connaissais quelqu’un qui pouvait…

BLACK BOX : Maya, votre amie a besoin de véritables traitements médicaux au plus vite. Nous devrions nous diriger vers la base de l’ONI la plus proche.

MAYA : Non, j’ai une planque. On se dirige là-bas.

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The Big Event

Le langage humain n’a pas de mot suffisemment fort pour décrire la l’événement de Conrad’s Point. « Excavation », « Trou » ou « Cratère » – ils ne sont pas assez forts. « Impossible », peut-être. Et pourtant, c’était là. Tout autant horrible que possible.

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Trailer « The Unofficial Story »

Faisant suite au trailer « A Hero Falls », « The Unofficial Story » montre une version complémentaire des évenements de Meridian racontés dans le premier spot TV.

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Semaine 3

Épisode 03 « SAFE HOUSE »

Un ami revient d’entre les morts, une planque devient un piège, et Maya fait face à une décision qui changera sa vie à jamais.

Mes oreilles bourdonnaient encore après l’explosion. L’ONI m’avait envoyé en mission de reconnaissance, mais ils avaient frappé la base avec tout ce qu’ils avaient. Presque  sans avertissements. Sans aucune tentative pour me protéger moi ou Ari, et certainement pas les civils. J’étais juste une autre donnée pour eux ; dispensable. Je pouvais sentir tout ce pour quoi je m’étais battu s’évanouir au fond de moi. L’UNSC n’arrêterait pas les bombardements, et les rebelles prendront toujours les armes pour crier vengeance. Peut-être que Sully et Ilsa avaient tous les deux raison ; il n’y avait pas de place pour quelque chose d’autre.

BOSTWICK : Aghh !

Alors que je regardais Bostwick, je ne pouvais m’empêcher de me sentir coupable. J’avais pris cette enfant perdue et naïve et je l’avais transformée en soldat pour ma cause. J’étais devenue une experte pour rationaliser mes actions, en me disant toujours qu’au final, tout était fait pour le bien commun.

MAYA : Est-ce que je peux voir la plaie ?

BOSTWICK :  Ne me touche pas !

BLACK BOX : Je recommanderais de la mettre sous sédatif jusqu’à ce que nous soyons en mesure de nous occuper de ses blessures.

BOSTWICK : Tu peux rêver !

(Maya met BOSTWICK sous sédatif)

MAYA : Juste… repose toi.

BOSTWICK : (Grognant) FERO…

Pendant que BOSTWICK sombrait dans l’inconscience, je me penchais sur la puce de données. Ari avait sécurisé des renseignements de premier ordre à propos des anomalies. Et après cette frappe aérienne,  mes quelques espoirs que l’ONI en fasse bon usage s’étaient envolés. D’après ce que je savais, ils allaient juste couvrir toute l’histoire et laisser d’autre colonies mourir, mais… entre de bonnes mains, ces données pouvaient sauver des vies. Je n’allais pas les leur donner. J’allais obtenir de vraies réponses. Et il n’y avait qu’une personne que pouvait me les donner. Le seul problème… c’était qu’il était mort depuis des mois.

(Maya manœuvre le vaisseau)

Cette planque pouvait difficilement être considérée comme un endroit habitable. Une vieille ferme tombée en ruine dans la banlieue de Binturong, une terre dévastée dans les colonies extérieures. Personne à des kilomètres à la ronde hormis quelques marchands aliens. Pas vraiment un endroit pour vivre, mais un endroit parfait pour se cacher.

BLACK BOX : Quel est cet endroit ? Ce n’est pas dans les données des planques.

MAYA : C’est en dehors du réseau.

BLACK BOX : Il y a une sorte de brouilleur ici.

MAYA : Oui, c’est tout l’intérêt.

La planque était une vieille leçon que Ari m’avait apprit.

Lorsque l’ONI vous met sous couverture, vous perdez tous. Toute trace de qui vous étiez est effacée pour protéger la mission. Ari m’avais enseigné à toujours garder un endroit juste pour moi. Quelque part où je pouvais garder mes souvenirs, où je pouvais rester attachée à la vie que l’ONI avait effacé. Un endroit où je pouvais me réfugier quand la couverture devenait trop intense. Quelque par où m’enterrer. Ou peut-être… garder un secret.

MSHAK (A travers la porte) : Qui est là ? N’entrez pas ! J’ai un flingue ! J’ai deux flingues !

MAYA : Dégage de là, Mshak.

MSHAK : Maya ! Tu es revenue ! Je pensais que tu ne reviendrais jamais ! Je pensais que personne ne viendrais jamais !

Il n’avait pas bonne mine. Cheveux gras, mince, mal rasé. Le poids qu’il avait perdu sur son visage le rendait livide, mais ses yeux rouges étaient le plus troublant.

MAYA : Mon dieux, mais qu’est-ce que tu as fait à ma maison ?

MSHAK : Ho, tu n’as aucune idée de ce que ça fait ! Pourquoi est-ce que vous portez un cadavre ?

MAYA : Elle n’est pas morte. Aide-moi à la mettre sur le lit.

BLACK BOX : Mshak Moradi.

MSHACK : Whoaaah, est-ce que c’est une IA ?

BLACK BOX : Et bien, vous êtes plutôt énergique pour un homme mort.

MSHAK : Tu as une IA ?

MAYA : Voici Black Box.

BLACK BOX : Les rapports officiels indiquent que vous avez été éliminé, plutôt brutalement si je me rappelle bien.

MSHAK : J’aurais aimé que ce soit le cas.

BLACK BOX : Il n’a pas l’air de quelqu’un qui a été torturé.

MSHAK : Ha vraiment ? Ok, alors est-ce que vous appelez ça ? Elle m’a laissé ici sans communications ! Aucun accès à Waypoint, pas de magma !  Sérieusement, j’ai été obligé de lire des livres en papier. DES LIVRES EN PAPIER. Où il faut tourner les pages ! Franchement, c’est quoi ça, le XIVe siècle ? Il n’y a pas d’hyperlien, pas de vidéo. Et même si je me débrouillais pour en finir un, ce que je n’ai pas fait, je n’ai personne avec qui en discuter ! J’ai dû me construire un ami, Tony, mais il a eu un accident après que je l’ai pris en train de voler de la nourriture. Ha oui, la nourriture, c’est vrai. C’était encore pire…

Je ne pouvais pas tuer Mshak. Il avait découvert mon secret, et allait le révéler à Ben. Il devait être réduit au silence. Mais… cette nuit là, quand je suis entré chez lui, il était tellement effrayé qu’il a couru la tête la première dans un mur et s’est assommé. C’est un sacré hacker, mais quelqu’un de dangereux ? Même pas en rêve. Alors je l’ai caché. Coincé au milieu de nulle part dans une zone d’ombre coupée de toutes communications à des kilomètres à la ronde. Mais ces quelques mois isolés du monde extérieur l’avaient laissé un peu… en manque. Une IA providentielle était le plus beau jouet que j’aurai pu lui ramener.

MSHAK : Vous savez, vous êtes vraiment le top du top. Vous vivez dans cette puce ?

BLACK BOX : Dans un sens. Vous voyez…

MSHAK : Ok, j’ai une question. Je suis sûr que vous y avez droit à chaque fois, mais les autre IA ressemble tous à des personnes, non ? Mais vous, vous êtes juste une sorte de gros cube bleu.

BLACK BOX : Je suis pure intelligence. Je ne ressens pas le besoin d’imposer une façade aux autres afin de me rendre acceptable pour les humains.

MSHAK : Je pense que je vais t’appeler Blue Cube.

(BLACK BOX electrocute Mshak)

MSHAK : Oww ! Tu viens juste de m’électrocuter là ?

BLACK BOX : Non… Oh, attendez. Oui.

MSHAK : Écoute, Blue Cube, je peux foutre cette puce dans un micro-onde et…

MAYA : Mshak ! Arrête.

MSHAK : Hey, euh, pourquoi vous l’avez amené ici ? Il est de l’ONI.

MAYA : Mshak, je suis de l’ONI.

MSHAK : Et combien de temps ça va prendre avant qu’il cafte l’endroit où tu me garde en vie ? Tu ne peux pas faire confiance à une IA ! Elles veulent que tu penses qu’elles sont des êtres parfaitement synthétisés, mais tu sais comment ils les fabriquent ? Ils prennent le cerveau d’un gars mort et le réécrivent avec un nouveau programme. Ce sont quasiment des ordinateurs zombies.

BLACK BOX : Nous avons aussi une excellente ouïe.

MAYA : On se concentre Mshak. Tu vois les anomalies, les mêmes que tu traquais ? Elles sont là et elles sont réelles. Elles ont déjà détruit cinq colonies. J’ai une puce pleine de données en provenance de l’un des sites, mais aucun contexte. J’ai besoin d’informations. Le genre qu’on ne peut pas trouver sur Waypoint. Le genre que tu ne peux trouver que dans le magma.

MSHAK : Attends … Ça veut dire …. Tu vas me rendre mon terminal ?

MAYA : Attends.

MSHAK : Oui !

MAYA : Attends !

MSHAK : Oui, oui, oui !

MAYA : J’ouvre un canal limité. Une fréquence cryptée juste pour toi pour que BB ne puisse pas l’utiliser pour contacter l’ONI.

BLACK BOX : Je ressens comme un manque de confiance entre nous, Maya.

MAYA : Trouve ce qui se passe. Et vite.

MSHAK : Absolument. Concentré à un milliard de pourcent. Wow, j’ai pas mal de message non lus. Oh non !

MAYA : Quoi ?!

MSHAK : L’impensable s’est produit… je ne suis plus classé à « La ferme Grognard ».

MAYA : MSHAK !

MSHAK : Concentré à un milliard de pourcent.

Pendant que Mshak essayait de découvrir les secrets du magma, j’allais inspecter les blessures de Bostwick. Mshak avait foutu un sacré bordel. Des vêtements et des rations étaient étalés sur chaque surface. Mais il y en avait une qui était restée intouchée. Mon étagère. Je récupérais une vieille photo. Moi, en tant que petite fille, tenant un trophée. Orthographe, je pense ? C’était difficile de se rappeler le moment exact. Mais je me souvenais de l’endroit. La vieille cabane de mon père. Quand j’ai aménagé cette planque, je n’arrêtais pas de penser à la vieille cabane de mon père. Avec ces murs en bois et une porte que mon père avait fait lui-même. Cela semblait toujours si réel. Si permanent.

J’étais toujours perdu dans mon passé quand je levais les yeux et vit Bostwick, réveillée, me regardant. Les yeux remplis de haine. Son regard me laissa complètement désemparé. Elle me regardait comme si elle était prête à me tuer.

BOSTWICK : Ahh !

Mais elle était toujours faible. Il ne m’a pas fallu grand-chose pour la maîtriser. Elle finit par céder à la douleur.

MAYA : Je sais que tu es en  colère. Je le serais aussi, ok, écoute juste–

BOSTWICK : Fais-le !

MAYA : Faire quoi, Bo … ?!

BOSTWICK : Fais-le ! Tue-moi, torture-moi, je préfère mourir plutôt qu’être détenue pas une traîtresse.

MAYA : Quoi ? Je ne vais pas–

BOSTWICK : Tu es de l’ONI ! Hein ?!

MAYA : Oui, mais j’essaaie de te protéger. Tu es mon amie.

(BOSTWICK se débat)

BOSTWICK : FERO et moi étions amis. Je ne sais pas qui tu es !

MAYA : Tu as raison. Tu ne me connais pas, mais nous ne sommes pas si différent toi et moi, ok ? Crois-moi c’est–

BOSTWICK : Te croire ? Heh… Est-ce que tes parents ont été tués par un officier de l’ONI ?

MAYA : Non, Bostwick…

BOSTWICK : Je ne suis pas comme toi. Tu es une menteuse.

MAYA : Tu as raison. Mais crois-moi ou non… tu es la  chose qui se rapproche le plus d’un amis pour moi. Et je veux que tu saches la vérité. Je te dois ça au moins… s’il te plait. Demande-moi ce que tu veux.

BOSTWICK : … Ok, quel est ton vrai nom ?

MAYA : Maya Sankar.

BOSTWICK : Mm hmmm… Et depuis quand es-tu un sale rat de traître ?

MAYA : J’ai rejoint l’ONI quand j’avais à peu près ton âge, mais je ne suis passé dans les opérations spéciales que depuis cinq ans. C’est à ce moment qu’ils m’ont aidé à créer FERO.

Je m’ouvrais à Bostwick après des années de mensonges. Je me disais que regagner sa confiance de cette façon la protégerai. Mais alors que les réponses sortaient, je savais au fond de moi ce que je faisais vraiment. J’avais enfin besoin de dire la vérité.

MAYA : Non ! Je n’avais absolument aucune idée qu’ils allaient attaquer. Ils ne m’ont absolument rien dit.

BOSTWICK : Tu vas essayer de me convertir ? De faire de moi un espion de l’ONI comme toi ?

MAYA : Non ! Je… ce n’est pas ça, je–

BOSTWICK : Tous ce que tu as dit en tant que FERO… À propos de chercher la vérité. À propos de les battre avec des idées et soulever les colonies extérieurs en tant qu’égales.

MAYA : Je le pensais. Chaque mot. Plus que n’importe quoi, c’est juste que… je voulais faire… je ne sais pas. Après avoir été sous couverture pendant si longtemps j’ai commencé à me dire que parfois… je suis FERO. C’est difficile à expliquer… mais je veux ce qu’elle veut, tu comprends ? Et sur bien des plans FERO a beaucoup de sens pour moi que–

MSHAK : MAYA !

Je me précipitais vers Mshak pour le trouver, la mâchoire grande ouverte.

MSHAK : Tu sais, tu aurais pu commencer par « Salut Mshak, voilà ton terminal, et au fait, LE MAJOR EST MORT ! »

MAYA : Ouais, j’ai été un peu occupée. Qu’es ce que ça dit ?

MSHAK : Et bien, les nouvelles officielles sont qu’ils n’y a pas de nouvelles. Le même message en boucle, « Il est mort en accomplissant son devoir et en nous protégeant tous, bla, bla, bla, quel héro ». MAIS, il y a pas mal de spéculation dans le magma. Des théories, d’autres théories qui débloquent d’autre théories, certaines personnes disent que l’UNSC utilise sa mort pour couvrir quelque chose de plus gros. Ils pensent qu’il est encore en vie.

BLACK BOX : Fiable, j’en suis sûr.

MAYA : Mais qu’est-ce que l’UNSC aurait à gagner en prétendant que le Major est mort ? Pourquoi détruire son héritage ?

BOSTWICK : Au contraire, ça le renforce.

Bostwick avait réussi à se tenir sur pieds et trébuchait dans la pièce.

BOSTWICK : Tu m’as dit un jour que les héros naissaient de sacrifices, mais s’affirmaient dans la mort.

MAYA : Oui, mais pourquoi ? Pour dissimuler les anomalies ? Comment tuer le Major publiquement pourrait couvrir ça ?

MSHAK : C’est absurde. À moins que la vérité soit plus effrayante que la couverture. Et si toute cette histoire sur Biko n’était qu’un coup d’essai ? Si le Major ne répond désormais plus aux ordres et qu’il s’avère plus dérangeant que ce qu’il apporte… vous devriez vous en débarrasser, pas vrai ?

J’intégrais méthodiquement chacune de ces informations. Mais en disant cela, Mshak avait touché un point sensible. Si le Major ne suivait plus les règles et que les analyses statistiques automatiques des IA de l’ONI indiquaient que sa mort aurait plus de valeur que sa vie… ils n’hésiteraient pas à appuyer sur la gâchette. Je devais le savoir, j’avais été victime de la même analyse.

MAYA : Y a-t-il quelque chose de particulier sur ces anomalies ?

MSHAK : J’ai une théorie, mais c’est un petit Nouveau, Nouveau, Nouveau Testament. Vous connaissez la Triade ?

MAYA : Le culte religieux ?

MSHAK : Ouais, ils sortent de partout et clament que les anomalies ne sont pas aléatoires. Qu’elles font partie de la transcendance, et que leur meneur Dasc est revenu, et que ces anomalies… annoncent en gros la fin de la galaxie.

La Triade était une religion. En quelque sorte. J’avais fait les poches de leurs membres plusieurs fois quand j’étais sous couverture. Ils étaient continuellement en train de prêcher les multiples vies, la transcendance, la fin de l’univers. Des idées folles qui ne semblaient pas si folles lorsqu’on est tant désespéré. Heureusement pour eux, il y a beaucoup de gens désespérés dans les colonies extérieures. Leur meneur, un homme nommé Dasc Gevadim, avait rassemblé des millions de fidèles à travers Waypoint, puis a disparu subitement. L’ONI était presque sûr qu’il était mort ou qu’il se cachait, mais ses fidèles étaient convaincus qu’il avait atteint un autre royaume.

MSHAK : L’ONI continue de bloquer les publications, mais des mots ressurgissent. Là, regardez.

Mshak lance une vidéo.

DASC GEVADIM (Enregistrement) : … pour vos efforts, je me suis efforcé de revenir dans ce plan d’existence et de conscience. Afin de pouvoir mettre en lumière la signification de ces événements. L’exquise transcendance n’attend que vous. Oh enfants, nous approchons de la renaissance ! Ces soi-disant désastres… inaugurent un nouvel âge. Une unification par le désenchevêtrement, une glorieuse ascension, libéré du plan tremblant de notre être auquel nous sommes ancrés depuis trop longtemps. Ne craignez pas ces événements, ne craignez pas leur puissance. Alors que les planètes tremblent, nous sommes inévitablement arrivés au crépuscule de notre existence, les confins du meta-verse s’éveillent à nous… tout comme nous, qui avons seulement connu la nuit, sommes sur le point d’assister à la première aube. Ceci… est l’avènement de la troisième vie. Et l’on m’a humblement accordé, par l’impératif génétique, de vous libérer de votre peur, de vous éclairer jusqu’à l’orée, dans la transcendance. Le génocide spirituel qui attend ceux qui n’ouvrent pas leurs yeux, les abysses sous leurs pieds, je ne pourrais le supporter. Ce n’est que le commencement…

MAYA : Est-il possible qu’il détienne des informations sur ces choses ?

MSHAK : Je suppose… je veux dire que tout est possible. Nous vivons dans une galaxie où l’espèce humaine a quasiment été éradiquée par une race extraterrestre qui respire des pets.

BLACK BOX : En fait, c’est du méthane et je suis assez convaincu que les Grognards étaient bien loin de nous éradiquer de leurs mains propres.

MSHAK : Ok, là on pinaille.

BLACK BOX : Bien. Sur ces bonnes paroles… Maya, je crois que ce détour a assez duré. Il est temps de revenir au royaume de la pensée rationnelle.

MAYA : Je ne peux pas y retourner. Je ne peux plus faire confiance à l’ONI. Pas après tout ce qui s’est produit. Impossible de savoir ce qu’ils feraient de nos informations.

BLACK BOX : Maya, j’aimerais que l’ONI soit dirigé avec cette magnifique efficacité que toi et Mshak imaginez.

MAYA : Donc dis-moi, que se passe-t-il réellement ici ?

BLACK BOX : Ce qu’il se passe, Maya, est que vous vous dirigez vers un chemin dangereux et escarpé. Mais si vous rentrez avec moi et les données à l’ONI, vous pourriez éviter de tomber.

MAYA : Est-ce une offre, ou une menace ?

(Le terminal de MAYA  émet un son.)

MAYA : Bon sang !

BLACK BOX : Ça ressemble à un appel entrant.

MAYA : Mais j’ai bloqué tous les signaux de communication.

BLACK BOX : Il semblerait que non.

NOAH (Par Coms) : Maya !

MAYA : Noah ? Bon sang ! Comment es-tu passé ? Pourquoi ne m’as-tu pas avertie à propos des bombardements ?

NOAH (Par Coms) : J’ai essayé de les retarder autant que je le pouvais, j’ai été rejeté. Ils ont déterminé que descendre la cible valait la perte de l’atout.

MAYA : Bordel, Noah…

NOAH (Par Coms) : Maya, écoute–

MAYA : Je ne suis pas un atout ! Je suis-

NOAH (Par Coms) : Maya ! Tu n’as pas le temps. Ta position n’est pas sûre !

MAYA : Quoi, mais comment… comment peuvent-ils savoir-

NOAH (Par Coms) : Pourquoi n’as-tu pas fait ton rapport ? Ils pensent que tu as pris la fuite. Une équipe d’extraction est sur le point d’arriver.

MAYA : Quoi ? Mais comment ont-ils…

NOAH (Par Coms) : Écoute moi, Maya. Ils veulent juste te ramener. Rien de grave ne va arriver.

MAYA : Nononononon…

NOAH (Par Coms) : Maya, stop. Écoute-moi. Quoique tu fasses…

MAYA : Au revoir, Noah.

NOAH (Over Coms) : Maya ! Tu fais une terrible err…

(MAYA coupe l’appel.)

MAYA : Nous devons bouger. Tout le monde. Maintenant.

Je comprenais ce qu’il voulait dire. Me ramener. Ça voulait dire au Midnight Facility. Quand ils vous ramènent, vous ne sortez plus jamais. Mais ça ne m’arrivera pas.

BOSTWICK : Comment nous ont-ils trouvés ?

MSHAK : C’est Blue Cube ! Ce petit enfoiré de rat nous a vendu !

BLACK BOX : Mes communications ont été rendues inopérantes par brouillage depuis que nous sommes arrivés. Peut-être nous ont-ils traqués depuis Conrad’s Point.

MAYA : Pas le temps. Aide moi à retourner le lit.

MSHAK : Ok, pourquoi est-ce que nous… bordel de Dieu, mon lit est plein de grenades.

MAYA : Bostwick, tu vas bien ?

BOSTWICK : Ouais.

MSHAK : Pourquoi mon lit est plein de grenades ?

MAYA : Tu peux courir ?

BOSTWICK : Je n’ai pas besoin de ton aide.

MAYA : J’enclenche le retardateur à dix secondes. Ça devrait nous laisser assez de temps pour dégager. Il n’y a aucune couverture dehors, donc une fois qu’on est sortis, courez.

MSHAK : Oh, mon dieu… j’aurais dû être plus studieux en éducation physique.

MAYA : Concentrezvous. L’explosion devrait les distraire assez longtemps pour qu’on puisse atteindre le vaisseau.

BOSTWICK : Et qu’est-ce qui se passe avant l’explosion ?

MAYA : Priez qu’ils nous ratent.

MSHAK : Hey, Maya ? T’sais, hum, je ne veux pas avoir l’air d’insister, mais POURQUOI MON LIT EST PLEIN DE GRENADES !?

BLACK BOX : Maya, vous pouvez encore arrêter tout ça.

MAYA : Non… je ne peux pas… Tout le monde est prêt ? Le retardateur s’enclenche dans 3…

BOSTWICK : Allons-y.

MAYA : 2.

MSHAK : Oh mon Dieu …

MAYA : 1. Courez !

Ces secondes semblèrent durer des siècles. Ils en ont prit cinq pour nous repérer.

TROUPES DE L’ONI : ON A DES FUYARDS !

Les cinq suivantes… furent une éternité.

MAYA : MONTEZ DANS LE VAISSEAU.

(Maya, Bostwick et Mshak se ruent vers le vaisseau alors que les balles fusent et ricochent sur la carlingue.)

La seule chose dont je me souvienne était que je me tenais dans la baie de cargaison, sentant cette familière poussée d’accélération alors que les moteurs s’enclenchaient. Bostwick était pliée en deux de douleur.

MAYA : Est-ce que tu…

BOSTWICK : Je vais bien. Je vais bien.

Tandis que nous quittions l’atmosphère de la planète, je ne savais pas où nous pouvions aller. Mon employeur venait d’essayer de m’éliminer. Bostwick me lâcherait pour les rebelles à la première occasion. FERO avait disparu. Le commandant Maya Sankar… avait disparu. Et avec le peu de souvenirs que je conservais brûlant dans la planque juste en-dessous, qui que je puisse avoir été avait disparu également. Tout ce dont je disposais à présent était une IA qui voulait que je me rende, une amie trahie qui me voulait morte, un hacker avec un cœur de laitue, et une puce pleine de données justifiant à elle seule ma mort. Je n’avais aucune idée pour la suite. Mais soudain quelqu’un prit la décision pour moi.

(L’alarme système du vaisseau résonne.)

MSHAK : Qu’est-ce que c’est !? Qu’a fait le zombie maintenant ?

BLACK BOX : Ce n’est pas moi. Un vaisseau approche rapidement par tribord.

MAYA : Urgh, bon sang, l’ONI. J’amorce la pleine puissance. Je vais m’échapper.

BLACK BOX : Je recommande de plutôt vous attacher… Maintenant.

MAYA : Vous l’avez entendu ! Attachez-vous !

En temps normal, vous ne pouvez pas sentir la vitesse à laquelle vous allez dans l’espace. À moins évidement que quelqu’un vous attrape par l’arrière.

(Le vaisseau s’arrête brutalement)

Alors que ma ceinture se détachait et que je tombais de mon siège, tous les systèmes du vaisseau arrêtèrent de fonctionner.

MAYA : Tout le monde va bien ?

Ils avaient grillé notre alimentation. Nous étions sans défenses. Je pouvais les entendre entrer par le sas pressurisé. Une équipe de récupération de l’ONI. J’ai essayé de me tenir face à eux, mais j’étais trop sonnée et effondré mon tableau de contrôle. Il y eu un crissement pneumatique alors que le sas d’embarquement s’ouvrait. Le son de leurs bottes magnétiques alors qu’ils traversaient la passerelle. Même le son de leur terminaux tactiques piratant notre système.

J’étais de l’autre côté de la porte. Je sais ce qui arrive quand ils vous attrapent. J’aurai aimé pouvoir dire que j’ai été brave. FERO l’aurait été. Mais j’avais vu ce qui était arrivé à Ben. J’étais effrayée par la douleur. J’étais effrayée de me perde moi-même. Je ne voulais pas mourir.

Je regardais en l’air alors qu’ils entraient. Ils étaient trois, mais mes yeux furent immédiatement attirés par leur chef. Le bec en forme d’aileron de requin est la première chose que j’ai vu. Ensuite, les plumes rouge vif se déversant sur son cou, et enfin, ses mains agrippant un Needler. Le pointant sur mon torse. Ce n’était pas l’ONI. C’était quelque chose de pire. Quelque chose de plus imprévisible.

(Le Rapace crie)

Des Rapaces.

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Tangled Web

Je n’étais pas sûre de savoir ce qui était plus dur à comprendre : les écritures sur le mur ou le bazar qu’il avait mis dans la planque.

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Semaine 4

Épisode 04 « Jackals »

Des pirates rapaces ont emprisonné l’équipe de FERO, une ancienne phrase devient un avertissement et Maya joue le tout pour le tout.

Je me souviens, quand j’étais une petite fille, j’avais demandé à mon père : quelle est la plus mauvaise odeur dans toute la galaxie ? Il me parla d’une colonie bétaillère qu’il avait visitée étant plus jeune. Un de ces endroits produisant cette sorte de viande dont ils font la publicité auprès des tarés de la santé comme « non-synthétique, élevée en plein air »

La réalité était révoltante. Les bêtes étaient parquées, épaule contre épaule jusqu’à perte de vue. Elles étaient si serrées que les robots nourrisseurs montés sur des roues de buggy roulaient littéralement sur leur dos. L’air était empli de mouches, de maladies, et de la puanteur des vaches qui étaient tombées malade et étaient mortes sur place, leur viande se putréfiant sous le soleil rouge. Il l’avait décrit d’une manière si saisissante que j’avais l’impression d’y être. Et en grandissant, j’étais tellement fière que mon père ait senti la plus mauvaise odeur de la galaxie.

Mais, évidemment, c’était faux. Parce qu’il n’avait pas senti l’odeur de l’intérieur d’un vaisseau pirate Kig-Yar.

(Les pirates Kig-Yar caquètent et sifflent tandis qu’ils trainent Maya, Bostwick, et Mshak à travers leur vaisseau.)

                BOSTWICK : Bon sang ! Lâchez-moi !

MSHAK : S’il te plaît, ne contrarie pas ce monstre-oiseau !

Ils nous traînèrent dans la panse de leur vaisseau. Les murs et le sol étaient couverts d’années de suie, de guano, et de sang violet. Ce mélange était d’une telle épaisseur que l’endroit ressemblait à une grotte.

(Les Kig-Yars sifflent entre eux.)

                MAYA : BB, qu’est-ce qu’ils disent ?

                BLACK BOX : Ils vous emmènent au sas juste devant.

                MSHAK : On va mourir ?

                BLACK BOX : C’est le scénario le plus probable.

(Le Kig-Yar balance Maya, Bostwick, et Mshak juste devant le sas.)

                BLACK BOX : C’est une langue magnifique, n’est-ce pas ?

Le garde se retourna, juste une seconde, et Bostwick lui sauta dessus.

BOSTWICK : Ehhhhaaaaah !

(Un des Kig-Yars hurle de douleur.)

Bostwick était rapide, mais les Kig-Yars l’étaient plus. Il lui attrapa la tête, et envoya valser Bostwick de l’autre côté de la pièce.

                BOSTWICK : Ah! Oooph!

Bostwick semblait étourdie mais satisfaite alors qu’elle levait une poignée de plume kig-yar dans sa main. La créature se baissa lentement. Juste devant le visage de Bostwick. Il la fixa des yeux. Elle n’avait plus l’air si courageuse. Elle tremblait. Paralysée par la peur. Nous l’étions tous. J’essayais de réfléchir, mais mon esprit était comme de la confiture, je n’arrivais pas à rassembler mes idées…

BLACK BOX : Il dit qu’il a maintenant opté pour envoyer vos morceaux par le sas. Et là il jure. Et… Oh, bien, je ne traduirais pas ça.

Certaines personnes disent que l’on voit notre vie défiler devant nos yeux avant de mourir. Ce n’est pas comme ça que ça se passe. Ce n’est pas devant vos yeux. On ne le voit pas. C’est… une réminiscence massive. Une explosion dans tout votre esprit, chaque synapse brûlant en même temps. Je me suis souvenu de mon premier chaton, de ma dernière cigarette, de la peau de l’oreille de ma grand-mère, d’un coup de téléphone passé il y a trois ans, de ce que j’ai mangé à dîner la semaine dernière. Des milliers de souvenirs, remarquables ou non, qui déferlèrent du passé en un instant. Les souvenirs de FERO, les souvenirs de Maya. Ils commencèrent tous à… fusionner. Mes souvenirs en tant que FERO étaient violents et passionnés. En tant que Maya, ma vie était calme, discrète, académique. En grandissant je… je voulais devenir professeur. J’avais étudié la xénopsychologie parce que je voulais savoir comment les autres esprits fonctionnaient. À l’époque, je n’avais honnêtement pas songé à combien les militaires auraient besoin de gens qui pourrait analyser les comportements extraterrestres. Mais ils m’avaient mis le grappin dessus, et durant la guerre covenante, j’ai travaillé pour l’ONI, établissant le profil psychologique de l’ennemi. J’ai dû écrire des centaines de rapports sur les dettes d’honneur Sangheilies et les Kig-Yars…

Et puis brusquement tout redevint clair.

MAYA : BB. Traduit ça exactement : « J’ai rencontré beaucoup d’espèces, mais même pour des Rapaces, vous êtes des idiots incompétents. »

BLACK BOX : Essayez-vous d’empirer les choses ?

MAYA : Faismoi confiance. Fais-le.

(BLACK BOX traduit, parlant Kig-Yar.)

Voyez-vous, les Kig-Yars sont des pillards. Cupides. Opportunistes.

                MAYA : Dis-leur qu’ils sont des imbéciles, des oisillons ignorants, de vouloir se débarrasser de prisonniers de telle valeur.

(BLACK BOX traduit.)

Mais les Kig-Yars sont également lâches.

(Les Kig-Yars crient, enragés.)

BLACK BOX : Bon. Ne nous mentons pas, le résultat était prévisible.

Le leader se détourna de Bostwick et se rua vers moi. La mâchoire ouverte, menaçant. Il s’arrêta à quelques centimètres de ma gorge. Son souffle était chaud et humide et empestait la mort. Je ne bougeait aucun muscle.

C’était un… un rituel de domination. Un concours social de qui-a-la-plus-grosse. Les Kig-Yars ne commenceront jamais un combat qu’ils ignorent pouvoir gagner. Il pourrait me battre physiquement, mais à cet instant il se demandait… que pouvais-je savoir et lui non ?

MAYA : Que pensezvous que votre commandante de vaisseau dira quand elle entendra que vous avez balancé dans l’espace des prisonniers de telle valeur ?

(BLACK BOX traduit.)

Il ne broncha pas, ses yeux jaunes et laiteux plantés dans les miens. Furieux, mais maintenant clairement effrayé.

(Un des Kig-Yars siffle et indique que les humains vont être déplacés)

MSHAK : Euuuuh, bordel  qu’est-ce qu’il vient de dire ?

BLACK BOX : Ils nous emmènent voir leur commandante.

Le vaisseau était clairement impressionnant… autrefois. Un des fleurons des vaisseaux de guerre covenants. Mais les années qui s’étaient écoulées depuis la chute des Prophètes n’avaient pas été tendres. Sa coque usée était un assemblage d’autres vaisseaux, abandonnés ou capturés au combat. Je n’avais aucune idée de ce qui nous attendait, mais pour le moment, nous étions vivants. Et nous étions toujours au même endroit dans l’espace. Ou au moins, c’est ce qui semblait.  Je n’avais pas senti ce désagréable soubresaut d’entrée dans le sous-espace.

                MAYA : BB, y a-t-il quelque chose d’utile que tu puisse me dire ?

                BLACK BOX : Mes relevés indiquent que ce vaisseau se nomme The Dedication.

                CHUR’R-ZAL : Non ! Faux !

Soudainement, nous étions face à face avec la commandante de vaisseau.

CHUR’R-ZAL : Dedication. Nom de vaisseau. Mon vaisseau ! Mon nom !

BLACK BOX : Traduction en gros ? La commandante aimerait vous souhaiter la bienvenue à bord du Rampant Perdition.

Chur’r-Zal était le plus grand Kig-Yar que j’avais jamais vu, la peau comme du vieux cuir et torse nu. Visiblement la vie de pirate lui avait été bonne. Elle était en train de ronger le membre carbonisé d’une créature méconnaissable.

                CHUR’R-ZAL : Parlez ! Vous avez dit valeur. Quelle valeur !? Je prends. Votre. Maintenant mien.

                MAYA : Je ne pense pas que vous devriez utiliser ce ton avec moi

(CHUR’R-ZAL rugit.)

                CHUR’R-ZAL : Mon vaisseau ! Vous. Impuissants. Vous rien !

BLACK BOX : Elle dit que si vous voulez vivre, vous devez prouver votre valeur en lui fournissant soixante mille crédits.

MAYA : Vous voulez des crédits ? Je peux vous obtenir des crédits. Ramenez nous seulement à notre vaisseau et nous pourrons…

(CHUR’R-ZAL rugit.)

CHUR’R-ZAL : Pas attendre ! Crédits ici ! Une heure. Je prends tête ! Heure suivante ! Tête suivante ! Si valeur, vie. Sinon…

(CHUR’R-ZAL poussa un sifflement menaçant.)

Nous avions une heure à vivre, et nous allions la passer dans une cellule d’un vieux vaisseau covenant. Comme toute chose dans ce vaisseau, elle était en sale état. La seule source de lumière était une vague lueur violette provenant du bouclier d’énergie nous tenant prisonniers. Bostwick n’avait pas prononcé un mot depuis le sas. Elle semblait dans le même état que moi. Brisée. Effrayée.

MSHAK : Euh, les gars, je ne pense pas que nous soyons seuls ici.

(UVA ‘SUROM se réveille.)

Quinze cellules différentes dans le vaisseau, et les Kig-Yars nous avaient collés dans celle d’un Sangheili.

(UVA ‘SUROM beugla de douleur.)

                MSHAK : Whoa, whoa ! Garde ! Garde !?

Le Sangheili essaya nerveusement de se redresser, mais quelque chose n’allait pas. Je l’observais de plus près et vit qu’il était blessé. Sa jambe était mutilée. Broyée, et tenant par un tendon. Et il y avait une flaque poisseuse de sang violet foncé sous lui. Il n’essayait pas de nous blesser. Il était mourant.

                MAYA : Doucement ! Doucement. Nous ne voulons pas nous battre.

                BLACK BOX : Ce sont les Kig-Yars qui vous ont fait ça ?

UVA ‘SUROM : Les KigYars sont faibles et stupides. Ils ne peuvent pas me défaire. C’était… Liv Wruqah

                MAYA : BB ?

BLACK BOX : Je n’ai aucune traduction. Il semble que c’est un ancien terme, dont l’usage n’est pas commun.

UVA ‘SUROM : Il est sorti de terre. Dévastation. Mort.

MAYA : Attendez, vous avez vu…

MSHAK : Une anomalie ! Qu’est-ce que c’était ? Qu’avez-vous vu ?

(UVA ‘SRUOM parle en Sangheili.)

BLACK BOX : Il dit qu’il était sur une des colonies pour une mission diplomatique. Il a vu l’événement et a été gravement blessé, mais il ne peut pas le décrire. Il utilise encore cet ancien terme. Et à présent il divague… à propos… d’un démon.

MAYA : Un Démon ?

MSHAK : Il doit parler du Major !

UVA ‘SUROM : Vous l’avez guidé jusqu’à nous, humains. Vous avez laissé un démon profaner le site sacré… Voilà les conséquences.

MAYA : Qu’entendez-vous par profaner ? Qu’avez-vous vu ?

UVA ‘SUROM : Votre démon… il ne peut pas vous sauver. Ce qui arrive… il y en d’autres. Beaucoup d’autres. C’est… juste… le début.

                MAYA : Le début de quoi ? Hé ! Le début de quoi !?

Le Sangheili se tut, sa quadruple mâchoire se relâcha et ses yeux s’obscurcirent. Il était partit.

                MSHAK : Que savons-nous pour le moment ?

J’observais Mshak. Il n’y avait rien que nous puissions faire. Peut-être y aurait-il d’autres anomalies. Peut-être que le Major était impliqué d’une quelconque manière. Mais nous étions sur le point de nous faire arracher la tête. C’était le problème de quelqu’un d’autre maintenant.

BLACK BOX : Le moment peut sembler inopportun pour en discuter, mais étant donné que vous n’êtes pas capable de vous sauver vous pouvez toujours aider à sauver l’humanité. Maya, si vous me remettez la puce je pourrais transmettre les données à l’ONI.

MSHAK : Tu te fous de moi !? Pourquoi ? Pour qu’ils puissent étouffer l’affaire !?

BLACK BOX : Les informations sont une fresque. Ces données doivent être combinées avec ce que sait l’ONI pour séparer la réalité de la fiction.

MSHAK : Oh pitié ! L’ONI se fiche de la vérité !

BLACK BOX : Oh, qu’est-ce que vous pouvez bien en savoir !

MSHAK : Je sais ce que j’ai vu et j’ai vu tout un tas de…

BLACK BOX : J’ai une intelligence quasiinfinie.

MSHAK : Non, je sais… Tu n’es qu’un zombie !

BLACK BOX : Wow… impressionnant !

MAYA : Oh, fermezla, tous les deux ! Merde à la vérité ! Nous ne pouvons rien faire, vous ne le voyez pas ? Est-ce que ça importe si c’est juste le début, ou si les gens vont périr ? Nous allons mourir ici. Aujourd’hui.

BOSTWICK : Non. Nous n’allons pas mourir.

J’avais presque oublié que Bostwick était là.

                BOSTWICK : Nous ne pouvons pas mourir ici. Nous devons avertir tout le monde.

Soudainement, Bostwick me reparlait, reprenant du poil de la bête, un feu sauvage dans les yeux que je n’avais jamais vu auparavant.

BOSTWICK : S’il y a d’autres de ces trucs ils pourront tuer par millions. Nous devons avertir les colonies. Les sauver. Nous ne pouvons laisser l’ONI ou qui que ce soit d’autre dissimuler ça ! J’ai compris maintenant. On doit se battre pour quelque chose de plus grand que nous. C’est FERO qui me l’a dit. Tu me l’as dit. C’est plus grand que n’importe lequel d’entre nous et nous avons le pouvoir de faire quelque chose. Nous devons essayer !

Je n’arrivais pas à y croire. Elle avait vu que FERO était un mensonge. Vu que je n’étais qu’une marionnette de l’ONI. Mais elle s’en fichait. Elle croyait encore en ses idéaux.

                MAYA : Bostwick…

BOSTWICK : Fais nous sortir de là, je sais que tu le peux.

Mais brusquement, notre temps était écoulé.

(Un Kig-Yar entre, et siffle l’ordre à un Kig-Yar de faire sortir BOSTWICK.)

Il pointa sa griffe décharné sur Bostwick. Deux Kig-Yars l’attrapèrent. J’essayais de m’interposer mais ils étaient trop forts.

                MAYA : BOSTWICK !

BOSTWICK : FERO ! FERO ! FERO !

Et en un instant, Bostwick avait disparue. Je me mit à faire les cent pas dans la cellule, essayant de réfléchir. Elle allait mourir, ils allaient la tuer. Je ne pouvais pas laisser ça se produire. Il fallait trouver un moyen de sortir. Immédiatement. Il était impossible de s’échapper d’un vaisseau Covenant complètement opérationnel, mais celui-ci avait connu des jours meilleurs. J’analysais la cellule du regard. Le champ d’énergie avait l’air résistant et stable. Mais les murs… les murs montraient des signes de réparations faites à la hâte. Des dégâts réparés avec tout ce que les Kig-Yars avaient pu trouver. Je passais mes doigts sur une fissure…

(Maya tire un panneau abîmé du mur, révélant un conduit d’énergie)

BLACK BOX : Maya, qu’est-ce que vous faites ?

MSHAK : Whoa ! Est-ce que…

MAYA : Un conduit d’énergie !

MSHAK : Oh, ok, génial ! Donc maintenant nous allons mourir en plus d’être exposé aux radiations.

MAYA : BB, est-ce que ces conduits peuvent conduire des données ?

BLACK BOX : En théorie…

MAYA : Alors si je te branche dessus…

BLACK BOX : Eh bien, il y a plusieurs raisons pour lesquelles ce n’est pas une bonne idée. Premièrement, le choc électrique pourrait vous tuer. Deuxièmement, le choc électrique pourrait me tuer. Troisièmement, il est formellement interdit aux IA de l’UNSC de s’interfacer avec un vaisseau covenant. Mais étant donné que vous me portez déjà vers le conduit et que je n’ai aucun moyen physique de vous en empêcher, j’imagine que cela va quand même arriver.

MAYA: Et oui.

BLACK BOX : Après tout, que sont quelques millions de volts entre amis ? Une fois de plus sur la…

(Maya branche Black Box sur le conduit. Deux arcs électriques apparaissent, le deuxième projette Maya à l’autre bout de la pièce dans un grand fracas.)

MAYA: AGHN !

Quand la première décharge a frappé, c’était comme si quelqu’un m’avait cogné l’arrière de la tête. C’était la partie la moins douloureuse. La deuxième décharge m’a fait valdinguer. Je m’éveillais à moitié consciente à l’autre bout de la cellule avec les oreilles bourdonnantes et les muscles tétanisés… mais mon cœur battait toujours.

MAYA: BB ?… BB ?

(Le bouclier d’énergie disparaît)

BLACK BOX : Ce n’est pas par ce que ça marche que c’était une bonne idée.

Le bouclier était désactivé, mais il ne pouvait pas accéder à beaucoup de systèmes. J’ai envoyé Mshak se cacher dans le hangar pendant que l’on essayait de déterminer la position de Botswick avec l’aide des capteurs interne du vaisseau.

BLACK BOX : J’ai trouvé des signes de vies correspondant deux ponts au-dessus. Mais ils sont très faibles. Et ils continuent de faiblir.

MAYA : Nous ne partons pas sans elle.

Je me déplaçais furtivement à travers le vaisseau, des écrans étaient arrachés des cloisons, et la moisissure des murs leur donnaient l’impression d’être en vie.

Les Kig-Yars étaient connus pour leurs sens très affûtés. C’est pour cette raison que les Covenants en avait fait des troupes de reconnaissance. Je devais être silencieuse. Mais il régnait un tel désordre sur le sol. Chaque pas était périlleux. Une seule erreur et ils seraient sur moi.

Droit devant, il y avait une passerelle. Je devais la passer, mais je pouvais voir des lumières et des ombres danser de l’autre côté. Je la traversait avec précaution..

(On peut entendre des piaillements et des conversations en provenance d’une pièce pleine de Kig-Yars)

La pièce était remplie de Kig-Yars, tous accroupis sur le sol et formant de petits cercles. Ils étaient agités, la tête haute, attentifs. Ils me repéreraient la seconde où j’essayerais de me faufiler. Mais un autre Kig-Yar entra. Il était grand et maigre et avait des plumes brillantes. Un officier peut-être.

Il portait une grande cuve. Il s’arrêta près de chaque cercle pour y déposer une sorte de ragoût visqueux sur le sol, rempli de chair et d’yeux. J’ai presque vomi à cette vision. Alors qu’il s’arrêtait devant chacun des cercles, les Rapaces commençaient à s’agiter, écrasant leurs têtes sur le sol, se battant les uns avec les autres pour réclamer leur nourriture. Je réalisais qu’ils étaient distraits, et au moment où le dernier cercle était servi, je me précipitais à travers la porte ouverte et commençait à escalader l’échelle de maintenance, montant aussi silencieusement que possible.

Les capteurs montraient que Bostwick était droit au-dessus de nous. Mais je n’avais aucun moyen de savoir si elle était seule. Ou si elle était encore en vie.

En arrivant au sommet, je me penchais sur la rampe de maintenance, mes yeux s’adaptant à l’obscurité. Et soudain me cœur s’arrêta. La pièce était remplie de soldats covenants. Est-ce que c’était une embuscade ? C’est à ce moment que je réalisais qu’ils ne bougeaient pas. Ils étaient fixés aux murs, plusieurs membres et parties du corps provenant de Brutes ou d’Élites. Quelques marines aussi. Ils étaient arrangés dans une sorte d’horrible tableau, comme une sorte d’histoire de la guerre raconté à travers la taxidermie.

MAYA : Bostwick…

Puis je la repérais. Attachée à une table à l’autre bout de la pièce, un Kig-Yar chirurgien préparant ses outils au-dessus d’elle. Il s’apprêtait à l’ajouter à la collection.

Il me fallait une arme. N’importe quoi. Il n’y avait qu’une seule chose que je pouvais utiliser. C’était une Brute. Ou plus précisément, son crâne. Blanc et massif. Je le soulevais délicatement et me glissais vers lui.

(Maya abat le crâne dans un craquement)

 Le premier coup le prit par surprise, mais il était toujours sur pied. Il leva son couteau à plasma alors que je le frappais encore et encore. Il succomba finalement. Mais j’étais certaine que tout le vaisseau avait entendu ce vacarme.

BOSTWICK : Hah ! Prends ça minable!

MAYA : Bostwick ! Hé ! Il faut qu’on sorte de là.

(Bostiwck crache sur le chirurgien Kig-Yar)

BOSTWICK : Ouais. C’est bon. Allons-y.

Ça ne servait à rien de se faire discret maintenant. Nous avons couru. Le vaisseau était un labyrinthe de vieux équipement brûlés et de culs de sacs, mais nous arrivâmes finalement à destination. Nous pouvions voir notre vaisseau à l’autre bout. En sprintant, nous atteignirent presque à la porte ouverte de notre cargo… quand elle en sortit.

(Les pirates Kig-Yars avancent vers eux avec leurs armes sorties, entourant Maya et Bostwick)

Chur’R-Zal nous avait attrapé. Nous étions encerclés.

CHUR’R-ZAL : Pas valeur ! Vous mentir ! Piège ! Temps perdu !

(Chur’R-Zal crie des ordres à son équipage)

MAYA : J’imagine qu’elle n’est pas en train de leur dire de nous laisser partir.

BLACK BOX : Il est difficile de traduire précisément ses instructions, mais elles impliquent de vous arracher les yeux des orbites.

Je savais que le bluff ne marcherait pas cette fois. Mais peut être que je n’en avais pas besoin. Il m’apparut soudain que je pouvais lui offrir quelque chose ayant vraiment de la valeur.

MAYA : Je peux prouver notre valeur avec une question : pourquoi ne sommes-nous pas déjà entré dans le sous-espace ? Quel genre de pirate lance une attaque et ensuite reste à traîner dans les parages, en risquant une riposte ?

(Chur’r-zal répond avec un sifflement de colère)

BLACK BOX : Elle dit que leur vaisseau est grand et puissant. Personne ne peut leur faire face et survivre.

CHUR’R-ZAL : Pas courir. Pas cacher. Fort !

MAYA : Vous êtes une menteuse. J’ai vu l’état de votre vaisseau. Vous n’entrez pas dans le sous-espace car vous ne le pouvez pas. Par ce que vos moteurs ne fonctionnent pas et que vous n’avez aucune idée de comment les réparer. Dites-moi que j’ai tort.

(Chur’r-zal grogne)

Elle avait un vaisseau puissant, mais elle était piégée à vitesse subluminique dans un simple système solaire. Elle était comme un requin condamné à ne s’attaquer qu’à du menu fretin.

BLACK BOX : Impressionnante perspicacité, Maya. Pour un humain. Mes scans indiquent en effet que le réacteur de sous-espace est désactivé. Probablement une vieille mesure de sécurité mise en place avant que les Kig-Yar ne s’approprient le vaisseau.

CHUR’R-ZAL : Vous réparez. Oui ? Ça. Valeur.

MAYA : Nous pouvons le réparer. Mais le prix est notre liberté. Et notre vaisseau.

Elle siffla et se pencha en avant. Les Kig-Yars s’agitèrent, mal à l’aise, prêts à déchaîner plus de violence, attendant avec anxiété la décision de Chur’r-zal. J’étais anxieuse aussi. J’avais l’impression que je venais de jouer ma dernière carte avec elle, et si elle disait non, je savais que nous allions tous finir sur le mur des horreurs, morceaux par morceaux. Elle se rapprocha de moi. Je sentais son souffle sur mon visage. Je retenais ma respiration. Mais je ne fléchissais pas.

CHUR’R-ZAL : Vous réparez… Vous libre.

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« Mauvais gout »

La « tanière » des rapaces a déjà du vécu, ce qui explique l’état ainsi que l’odeur du vaisseau. Ce qui reste incompréhensible, c’est comment ils ont réussi à obtenir autant de globes occulaires.

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Semaine 5

Épisode 05 « WHERE THE THIRD LIFE SHINES »

L’équipage se retrouve dos au mur, Maya se rappelle d’une vieille planque, et la Triade s’élève.

Je n’arrivais pas à croire que nous en avions réchappé intacts. Mais la commandante de vaisseau avait accepté nos conditions et à présent l’horrible spectacle kig-yar étais derrière nous. Nous étions vivants. Et heureusement, hors du périmètre rapace.

BLACK BOX : J’ai terminé d’analyser les relevés atmosphériques provenant de la puce d’Ari.

MAYA : Tu nous aides maintenant ? Je pensais que tu restais fidèle à l’ONI.

BLACK BOX : Je le suis. Mais je savais que vous alliez demander à Mshak de le faire, du coup je me suis dit, autant le faire proprement. Entre ces relevés et ceux venant des quatre autres colonies, en atténuant les effets des conditions météo de chaque monde pre-évènement, un schéma est apparu.

MAYA : Un schéma ? Quelle sorte de schéma ?

BLACK BOX : Dans les jours et les heures précédent les anomalies, chaque planète a subi une vague de perturbation gravitationnelle et électromagnétique spécifique.

MAYA : Donc si nous trouvons une planète subissant ces mêmes perturbations, nous pouvons prédire la prochaine anomalie ! Mshak, tu peux mettre en relation ces schémas et les conditions actuelles de chaque colonie ?

MSHAK : Déjà dessus ! Je ne peux accéder qu’à certains mondes à proximité mais… il y a une correspondance. Une planète nommée Laika III. Statistiquement parlant, ils sont sur le point d’avoir une sale journée.

BOSTWICK : Nous devons les avertir, les aider à évacuer, peu importe comment !

BLACK BOX : Avant de vous lancer, vous devez savoir que j’ai également transmis mes découvertes au quartier général de l’ONI.

BOSTWICK : Tu as fait quoi ?!

MSHAK : Descendez-le !

BLACK BOX : Un monde hautement peuplé est sur le point d’être frappé par une anomalie reconnue comme catastrophique. Des millions de vies sont en jeu. Le gouvernement chargé de leur défense devait en être averti.

MAYA : L’ONI ne va sauver aucune de ces personnes ! Ils vont les laisser mourir, parce que c’est ce qu’ils font. Tu le sais !

MSHAK : Descendez-le !

BLACK BOX : Oui, Maya je le sais. L’ONI ne va pas sauver ces vies sur Laika III, parce que ces vies ne peuvent être sauvées.

BOSTWICK : Tu n’en sais rien !

MSHAK : Vous devriez vraiment l’abattre !

BLACK BOX : L’UNSC déploiera des troupes sur Laika III avec l’objectif de contenir les dégâts.

BOSTWICK : Tu veux dire « contrôler l’histoire ».

BLACK BOX : Leurs efforts pourront sauver bon nombre de colonies d’une panique inutile.

BOSTWICK : Inutile ? Ça me semble plutôt utile à moi.

BLACK BOX : Je vous l’assure, il est plus que certainement trop tard pour évacuer n’importe quel foyer majeur de population sur Laika III. Ces gens vont mourir, mais d’autres peuvent être sauvés.

BOSTWICK : Nous devons au moins essayer !

J’avais passé des années à jouer les prétendus héros. À agir dans un plus grand but. Je m’étais toujours dis que ce n’était que ça, un jeu. Mais avec Bostwick se tenant devant moi, prête à tout risquer, je savais que j’y croyais aussi. Et si je le croyais, pourquoi est-ce que je ne pouvais pas me contenter de le vivre ? Ce qu’était supposé faire Maya était devenu flou pour moi. Mais, ce que ferait FERO ? À cet instant, c’était clair comme de l’eau de roche dans mon esprit.

MAYA : Trajectoire sur Laika III.

Alors que nous sortions du sous-espace, la baie vitrée du cockpit se remplit soudainement de bleu et vert. Laika III ne ressemblait pas seulement à la Terre, elle ressemblait à une Terre parfaite. Magnifique et luxuriante. Parsemée de villes, mais pas surpeuplée. Même Bostwick, qui trouverait rarement une raison de s’arrêter pour sentir le parfum des fleurs, était impressionnée.

BOSTWICK : Ce sont… que des arbres ?

BLACK BOX : Je ne m’y attacherais pas trop.

MSHAK : Tu sais qu’il y a aussi des gens là bas.

BLACK BOX : Oui. Des millions. C’est pourquoi je suis curieux de voir comment Maya planifie de tous les convaincre de tenir compte des prédictions farfelues de FERO, une terroriste reconnue, et de tous les évacuer à bord d’un vaisseau carcéral de dix sièges. Je n’ai peut-être pas de corps physique, mais même pour moi ça semble serré.

MAYA : Tu as raison. Nous ne pouvons pas évacuer tout le monde… mais nous en avons pas besoin. Si la destruction est similaire à l’événement de Conrad’s Point, la majorité des dégâts sera concentrée sur une région.

MSHAK : J’ai déjà commence à scanner la surface à la recherché d’irrégularités, et si les conditions météorologiques doivent être prise au sér… AGH !

(Une roquette s’écrase sur le vaisseau.)

La première explosion était si soudaine que je crus que nous avions percuté un satellite perdu. Mais un message s’afficha sur le panneau de contrôle.

MAYA : « Je vous vois FERO. »

« Je vous vois FERO. »

MAYA : Ilsa.

Ilsa Zane. le Spartan évincé de deux mètre de haut et général psychopathe préparant une guerre totale contre l’UNSC. La frappe aérienne avait complètement rasé sa base et avait fait de moi sa cible numéro une.

BOSTWICK : Bon sang comment est-ce qu’elle nous a trouvé !?

MAYA : Elle a dû nous coller un traqueur. Peu importe, elle est là maintenant.

J’essayais de réfléchir. Nous étions sous armés. Peut être que je pouvais enclencher le réacteur de sous-espace. Mais il était déjà trop tard.

(Une autre roquette s’écrase contre le vaisseau.)

BLACK BOX : Nous venons de perdre les moteurs.

Mshak se rendit aux communications.

MSHAK : Hm, salut, bonjour, euh, question rapide. Et s’il y avait quelqu’un sur ce vaisseau qui ne vous a rien fait, et contre qui vous n’avez rien. Et…

MAYA : Dégage, Mshak.

MSHAK : Ça valait le coup d’essayer !

MAYA : Ilsa, écoutez-moi. Ces colons en dessous, ils sont tous en danger. Un autre événement se prépare. C’est…

ILSA (radio) : Et vous, vous m’y avez conduit ! Je suppose que je vous dois des remerciement, FERO. Quoiqu’il y ait en dessous, ça effraie et fait fuir tout l’UNSC. Et quelque chose d’aussi puissant serait une belle consolation pour l’armée que vous m’avez retiré. Donc je vais prendre le contrôle de cette chose, et je vais l’enfoncer dans la gorge de l’UNSC jusque dans leurs tripes. Sur ce… Au revoir, FERO.

(Une autre roquette s’écrase contre le vaisseau.)

Je nous ai lancé sur une chute libre aussi vite que possible, mais Ilsa avait déjà paralysé la plupart de nos systèmes.

BLACK BOX : Maya, donnez-moi les commandes.

MAYA : Pourquoi, comme ça tu pourras nous crasher intentionnellement au sol ?

BLACK BOX : Non, pour que je puisse sauver vos vies. Vous n’avez pas les capacités de poser ce vaisseau à cette vitesse et avec ces dégâts, mais moi, oui.

Je pouvais entendre les flammes de l’entrée en atmosphère tout autour de moi. Nous pénétrions à une vitesse foudroyante et la coque du vaisseau tenait à peine.

BOSTWICK : Ne l’écoute pas. Si le vaisseau explose, nous sommes morts, mais lui ira bien. Il se réveillera seulement à l’ONI.

BLACK BOX : Maya, je vous promets que je ne vous veux aucun mal. Vous ne pouvez poser ce vaisseau. Je le peux.

Je pouvais sentir le vaisseau brûler, sentir les joints des portes fondre et commencer à plier.

MAYA : Bien ! Vas y !

Je remis les commandes de navigation à BB et fermais les yeux alors que la gravité écrasait mon corps.

Et puis tout de devint juste… noir. Ou blanc… Je ne m’en souvient plus. Tout est… flou. Aucun souvenir. Plus j’essaie, plus ça m’échappe. La seule chose qui semblait réelle était le feu. Et puis la terre… puis le ciel.

La seule chose dont je me rappelle était la sensation des draps frais sur ma peau. Puis l’odeur de l’herbe. La neige fondue. Je ne voulais pas ouvrir mes yeux. C’était si agréable. Durant un instant, ce ne semblait être qu’un rêve. Je me réveillais dans ma cabine. Mon père entrerait d’un moment à l’autre et me réveillerai d’un doux murmure. J’entendais sa voix tout en ouvrant les yeux.

DASC : Bonjour, ma chère.

La lueur du soleil matinal était douce et calme autour de lui. Il se tenait devant moi. Tout ce que je vis en premier était ce regard affectueux. J’étais plongée dans ses yeux. Mais le monde redevint lentement plus net, et je le vis… mince, pâle, de la barbe clairsemée et pas de sourcils. Je l’avais vu auparavant. Dans une vidéo que m’avait montré Mshak à la planque. Dasc Gevadim. Le leader du culte de la Triade.

DASC : Tout va bien. Tout va bien, vous êtes en sécurité. Vous êtes protégée.

J’essayais de rassembler les morceaux. Le crash. J’avais survécu. Les Triadistes devaient m’avoir trouvé et amené ici. Et puis je me souvins.

MAYA : Bostwick ! Mshak !

Je sautais sur mes pieds, mais trop rapidement. Ma tête m’élançait. Je retombais dans le lit.

MAYA : Ahhhh…

DASC : Doucement. Douuucement, ma chère, votre corps est endolori, votre esprit retourné… Vous avez survécu à un sacré crash, traversé beaucoup de chose. Mais vous pouvez vous reposer maintenant. Vos amis sont en vie, vous êtes en vie, et bien en vie. Vous êtes tous là et vous êtes vivants.

MAYA : Je dois les voir.

DASC : Et vous les verrez. Très bientôt. Oh, s’il vous plaît, excusez mon allégresse. Vous devez comprendre, le simple fait d’être ici, n’est pas dû au hasard. Notre univers nous a toujours conduit vers une harmonie, non par un quelque marionnettiste divin, ni par coïncidence, mais simplement par un élan d’inévitabilité. Nous avons presque atteint le point de fuite, et dans cette approche finale, les fruits de cette convergence mûrissent exponentiellement. Et à présent, vous nous arrivez impétueusement des nuages dans un éclair de flammes rugissant ! WOOOOOO SHOO BOOM ! Je l’ai vu et suis tombé à genoux, mon incrédulité cédant place à l’admiration, ravi par les flammes, attendant impatiemment de dire à mon peuple que vous avez survécu et puis, quand ils m’ont dit qui vous étiez ! Qui je savais que vous seriez !

Je me tétanisais. Qui étais-je selon lui ? Ce sourire radieux et placide au-dessus de moi… Je commençais à sentir un frisson de danger.

DASC: Le jour est venu. La Transcendance est sur nous, et vous, la grande FERO, vous nous êtes venu du ciel, juste à temps.

MAYA: Comment vous…

DASC: Jamais mon humilité n’a été si grande.

MAYA: À temps pour quoi… ?

DASC: Non, non, non, non, non, non! Chhhhh… Ma chère, s’il vous plaît. Ne parlez pas. Nous ne pouvons pas laisser le brillant nectar de votre esprit s’échapper par vos lèvres sans le recueillir pour la postérité. Rejoignez-moi pour l’évaluation. Vous ne savez pas à quel point vous êtes importante pour l’humanité en cet instant.

J’essayais de tout reconstituer, mais ma tête était toujours pâteuse et avant que je ne m’en rendre compte, il m’avait pris la main, levé sur mes pieds et me guidait dans la lumière matinale. Tout allait beaucoup trop vite pour moi.

Le campement de la Triade était étendu dans une petite clairière entourée d’une forêt éparse. Quelques constructions étaient visibles ça et là, mais la plupart des gens semblaient être tout juste arrivés, plantant leurs tentes ou allongés pour contempler le ciel. Chacun, homme, femme, enfant, était habillé dans des robes simples, serrée à la taille. Ils affichaient un sourire pincé et leurs tête se baissaient sur notre passage. Ils portaient tous la même coupe de cheveux courte et plate, leurs sourcils étaient rasés et une lueur brillait dans leurs regards.
C’était comme si ils partageaient quelque chose d’étrangement intime. Quelques hommes d’âge moyen dévalaient une colline chacun leur tour, dansant comme des enfants, couverts de sueur. Des gens s’enlaçaient à la taille, leurs fronts pressés l’un contre l’autre, fredonnant. J’aurais juré avoir entendu un enfant pleurer au lieu dans les arbres, mais personne ne semblait s’en inquiéter. Je sentais que sous toute cette… paix, quelque chose bouillonnait, quelque chose de puissant et terrible, prêt à exploser. Alors que Dasc me guidait dans cette scène surréaliste, il adressait des hochements de têtes paternels à ses suivants. L’air frais sur mes joues me tirait lentement des limbes, et je réalisais que Dasc tenait toujours ma main. Une nausée me prit.

DASC: Saviez-vous que quand les Covenants étaient encore au pouvoir dans cette galaxie, ils étaient soumis à une hiérarchie, un ordre de trois prophètes qui annonçait un nouvel âge à chaque bénédiction d’un Oracle. Ces hiérarques pouvaient sentir la continuité et guider leurs suivants pour la suivre, mais dans leur arrogance et leur pouvoir, ils avaient mal interprété les anciens écrits et pensaient que le leur triumvirat était composé d’individus, alors qu’il se trouve en chacun de nous. Une grande renaissance approche, ma chère.

Dasc me mena jusque dans une petite pièce. À l’intérieur se trouvaient d’antiques instruments médicaux posés sur une table.

MAYA: Qu’est-c’est ?

DASC: Un simple test. Sans impact ni poids. Il n’altère rien et ne fait que prendre l’empreinte que vous choisissez de laissez. Je vous en prie, asseyez-vous.

Je m’allongeais sur une table derrière Dasc alors qu’un de ses suivants passait des outils métalliques archaïques sur mes mains et ma tête. Dasc ne me quittait pas du regard. Il ne départait pas de son sourire. Je regardais l’homme qui me préparait pour l’évaluation. Son visage était beaucoup trop proche du miens, des cernes soutenaient des yeux désespérés, et un sourire froid et forcé était plaqué sur sa peau lisse. Son halaine sentait la bile. Je ‘m’arrêtais de respirer.

PARSON : La magnificence de ce jour emplit mes os de lumière et d’humilité.

DASC: Merci pour votre lumière, Parson.

L’homme se pencha, embrassa la joue de Dasc, puis se recula vers le mur la main sur le cœur. Et le répugnant sourire sur son visage.

DASC: Que savez-vous de moi, FERO ?

MAYA: Vous êtes un meneur spirituel.

DASC: Des mots vide de sens, prononcés par des juges lointains. Que savez-vous de moi ?

MAYA: Vous dites que tout le monde possède trois vies spirituelles et vous encouragez vos suivants à les connecter. Pour qu’ils puisse atteindre la Transcendance. Et vous pensez que ces anomalies sont un ticket aller.

DASC: =rès bien. Mes ces mots qui emplissent votre bouche ne viennent pas de votre épicentre. Pourquoi résistez-vous autant à la vérité ?

MAYA: Parce que vous êtes un charlatan.

Les disciples de Dasc parurent indignés. Il leva sa main et leur expression s’évapora.

DISCIPLES: Paiiiiiiiix… Que soit la paix !

DASC: Continuez donc.

MAYA: Vous… vous avez créé un système de croyance pour vous entourer de mysticisme. Et vous l’avez utilisé pour attirer des gens désespérés.

DASC: Je n’attire personne. Chacun ici est venu de sa propre volonté et-

MAYA: Tout le monde ici se soumet à vous parce que votre philosophie requiert que vous les guidiez personnellement. C’est comme ça que vous faites. Votre objectif change constamment, pour qu’ils aient toujours besoin de vous. C’est pour ça que vous êtes un charlatan. En fait… vous savez ce que je pense, Dasc ?

DASC: Mh. Dites-moi.

MAYA: Je pense que cette anomalie viendra du sol et que vous mourrez tous. Et que vous ne me dites pas où son mes amis maintenant, je vais commencer à mettre cet endroit à sac.

Les yeux de Dasc se fixèrent sur un de ses suivants dans un coin. Mshack fut alors immédiatement amené dans la pièce.

MAYA: Mon dieu, Mshak !

MSHAK: FERO ? Hé !

MAYA: Tu vas bien ?

MSHAK: Ouais, ça baigne. Hé, regarde la super robe qu’ils m’ont filé.

MAYA: Ouais. Génial, Mshak. Où est Bostwick ?

Mshak me fixa quelques instants, puis donna un signe de tête presque imperceptible en direction de Dasc et des autre triadistes parlant dans un coin. Il cachait apparemment où se trouvait Bostwick.

MSHAK: Oh, Bostwick ? Ouais, elle… elle est sur le terrain, elle aide les nouveaux arrivants.

Il n’était pas subtil, mais je ne savais toujours pas où était Bostwick. Avant que je puisse demander, Dasc prit encore la parole.

DASC: Je vois votre douleur, FERO. Ces terribles pertes qui vous ont fait souffrir, ces deux vies si différentes et séparées. Il est temps que vous les connectiez et que vous embrassiez votre troisième vous. Ce n’est qu’ainsi que vous trouverez la paix.

MAYA: Comment saviez-vous que l’anomalie frapperait ici ?

DASC: Je l’ai entendu venir. La Transcendance chante pour tous ceux qui veulent l’entendre, ma chère. Oh, sa voix… un gémissement contre le cosmos, qui me guide par l’inévitabilité. Nous sommes sur le point d’assister à la renaissance de l’humanité. Ceux qui me suivront dans l’autoaccrétion trouveront la paix…

Il se pencha sur moi alors que son sourire s’effaçait.

DASC: …et ceux qui s’accroche à leur existence seront mis en pièce. Mais pas d’inquiétude, ma chère. Je ne laisserais pas cela vous arriver.

Son visage retrouva en un clin d’œil son aspect habituel alors qu’il se retournait vers ses disciples hors de la pièce.

MAYA: Il faut partir maintenant.

MSHAK: D’accord…

Alors que je me tournait vers la porte, je remarquais que six hommes étaient venu monter la garde. Dasc n’allait pas nous laisser partir. J’inspectais la pièce à la recherche d’une autre sortie quand les hommes à l’extérieur commencèrent à… gémir.

DASC: Pleurez, pleurez mes enfants ! Oui… oui !

Dasc entra dans la pièce à nouveau et tendit sa main vers moi.

DASC: FERO, tombée du ciel, levez-vous et rejoignez-moi, car vous faites partie de ceux qui seront témoins.

Il me guidèrent avec Mshack dans la clairière. Tous les suivants se dispersèrent, gémissant debout, les bras tendus. Je ne savais pas vers quoi. Jusqu’à ce que je voie les rochers.

MSHAK: OK… C’est pas normal.

Pierres, cailloux, branches… se mirent à s’élever, flottant dans les airs autour de nous. Je sentais mes pieds perdre prise avec le sol.

BLACK BOX: Interférences gravitationnelles…

MAYA: Ça commence, il faut partir.

Des morceaux du monde flottaient partout.

DASC: Enfants de l’univers…

Je me retournais et voyais Dasc se tenir au centre de la clairière, ses suivants se rassemblant autour de lui. Soudain, il fut soulevé du sol, ses pieds à un mètre au-dessus de l’herbe, ses yeux fixant le ciel.

MSHAK: Euh, tu vois ce que je vois ?!

DASC: Dans ce plan mensonger de causalité et de particules, notre force épicentrale est docile et silencieuse, comme la gravité qui s’insinue dans les niveaux les plus obscurs pour l’œil organique, incomprise des esprits simiens, nous nous élevons au-delà de la membrane des espaces supérieurs, où le Présent n’est pas et le Besoin n’est plus. Et c’est ainsi que nous atteindront l’endroit où la Troisième vie brille.

Et il tourna son regard vers moi.

DASC: La fin est sur nous.

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« Dasc »

Du soleil. Le chant des oiseaux. Du lin et des pins. S’il n’y avait pas tous ces cultistes, cela pourrait être un endroit sympatique.

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Semaine 6

Episode 06 « TRANSCENDENCE »

Maya risque tout pour diffuser la vérité, l’anomalie est révélée, et un nouveau héros se dresse sur Laika III.

DASC : Notre chair n’est rien d’autre que l’enveloppe d’un satellite, tournant-

C’était en train d’arriver. L’anomalie avait commencé. Dasc et ses adorateurs étaient suspendus dans les airs tous autour de nous. Je me suis tournée vers Mshak.

MAYA : Mshak. On doit bouger. Maintenant.

Mais il ne me répondit pas. Il resta juste planté là, regardant la roche en suspension tout autour de nous. Sa bouche était grande ouverte.

MSHAK : On va mourir.

MAYA : Non. Nous n’allons pas mourir.

MSHAK : On va mourir.

MAYA : Écoute-moi. Où est Bostwick ?

MSHAK : On va mourir.

MAYA : Mshak !

Je n’ai pas eu à attendre longtemps pour avoir ma réponse. Je pouvais entendre le Warthog se frayer un chemin à travers les bois en rugissant. Il surgit à travers le feuillage et fila juste en face de nous.

BOSTWICK : On y va !

MAYA : Bostwick !

BOSTWICK : Allez, montez !

J’attrapais Mshak et montais dans le Wartog alors que Bostwick mettait les gaz, laissant Dasc et ses disciples derrière nous. Les roches en lévitation et brindilles s’écrasaient sur notre pare-brise pendant que nous nous descendions la route de montagne menant à la cité.

MSHAK : WHOAH ! Ok, um, et si on laissait l’anomalie nous tuer… avant que ce soit ta conduite qui le fasse ?!

Nous n’avions pas le temps. Il y avait des centaines de milliers de personnes dans cette ville, et ils n’avaient aucune idée qu’ils se tenaient sur un géant endormit.

BOSTWICK : Ok ! Quel est le plan ?

MSHAK : Même si on arrive là-bas avant lui, ça ne va pas empêcher le gros truc dangereux de faire son gros truc dangereux, comment est-ce qu’on va évacuer tout le monde ? C’est toute une ville ! On ne peut pas juste tirer la sonnette d’alarme !

BLACK BOX : Mshak, il se pourrait qu’il y ait un génie enfoui derrière tous ces petits neurones ! Même s’il est vrai qu’il n’y a pas de sonnette d’alarme à tirer, il existe un autre type d’alarme.

MAYA : L’alarme de raid aérien covenant !

Nous n’avions pas besoin d’inventer un moyen d’évacuer la colonie car l’UEG l’avait déjà fait pour nous. Pendant la guerre, quand les Covenants écrasaient l’humanité et vitrifiaient les colonies les unes après les autres, un système d’évacuation avait été mis en place.

BLACK BOX : Si vous pouvez arriver jusqu’au vieil astroport aux abords de la cité, je pourrais prendre le contrôle de l’IA de cette colonie et simuler une attaque covenante. Les systèmes d’avertissement se déclencheront et la procédure d’évacuation commencera immédiatement. Tous les vaisseaux disponibles seront automatiquement activés.

MAYA : Bostwick, attention !

Elle appuya sur les freins, juste au moment où un Pélican descendait droit sur nous. La rampe de largage était grande ouverte et une fois de plus, j’avais affaire à la fine fleur de l’UNSC.

WILEY : Sortez du Warthog les mains sur la tête !

MAYA : Ughn. J’en ai ras le cul de ces conneries.

BOSTWICK : Qu’es ce qu’on fait maintenant ?

BLACK BOX : Nous pourrions aller avec eux.

WILEY : Sortez du Warthog !

MAYA : Vraiment, BB ? Tu sais tout autant que moi ce qu’ils réservent aux traîtres.

BLACK BOX : Oui, bien sûr, mais, si nous…

GREY : En approche !

WILEY : Manœuvre d’esquive !

Ça arriva en un instant. Un missile Argent V de 65 millimètres vola juste au-dessus de nos têtes et explosa le moteur droit du Pélican, l’envoyant s’écraser sur le sol. Je regardais en arrière, et je vis Ilsa, se tenant à l’arrière de son Warthog modifié ; même amochée, elle semblait de plus en plus grande et effrayante à chaque instant. Les ODST savaient se débrouiller, mais il semblait que rien ne pouvait arrêter Ilsa.

WILEY : Commandant ! Nous sommes au sol et subissons des tirs !

MSHAK : Je commence à penser qu’elle ne va pas abandonner.

BLACK BOX : Très observateur de votre part, Mshak.

MAYA : Il faut qu’on file !

Les IA des colonies géraient des millions de systèmes et sous-systèmes et étaient responsables de la protection et chaque vie humaine sur la planète. Si Mshak disposait d’une semaine, il aurait peut-être pu s’introduire dans un système aussi sophistiqué, mais le temps était un luxe dont nous ne disposions pas.

MAYA : BB, tu peux le faire ? Si tu désobéis à l’ONI tu ne vas pas disparaître dans un nuage de fumée bleu, n’est-ce pas ?

BLACK BOX : J’ai une marge de manœuvre significative. Et je ne vois pas en quoi je désobéis aux ordres. Je vois ça comme sauver des vies grâce à une mesure parfaitement compatible avec les objectifs de la mission.

Partout où je regardais, la gravité s’emballait. Un bus flottait à un mètre du sol. L’eau s’élevait d’une bouche à incendie comme un serpent. Plus d’une fois, je ressentis un mouvement d’apesanteur comme si le Warthog commençait à se soulever du sol pour ensuite retomber brutalement. Nous étions prêts de l’épicentre. Les gens se bousculaient.

Je me suis rappelé le cratère sur Conrad’s Point. Un vaste champ stérile. Ce n’était qu’une question de temps avant que cet endroit ne le devienne.

MAYA : Là. Droit devant.

Bostwick amena le Warthog dans un vieil astroport, en passant devant de nombreux vaisseaux civils. En regardant en l’air, j’apercevais une vielle tour de contrôle avec une antenne radio massive sur son toit. C’est alors que tout s’est mis à trembler. Je perdis mon équilibre et bascula en arrière juste à temps pour voir la terre derrière nous, grande ouverte, avalant plusieurs vaisseaux de transport.

MAYA : Il faut envoyer le message maintenant ! BB, tu peux nous introduire dans le système local ?

BLACK BOX : Oui, mais pas d’ici.

MAYA : Quoi ? On est à la tour on peut juste-

BLACK BOX : La tour de contrôle de cet astroport diffuse des ondes radios uniquement vers les satellites au-dessus de nous.

MAYA : Quoi ?

BLACK BOX : Elle ne transmet aucun signal local.

BOSTWICK : Alors pourquoi est-ce qu’on est ici ?

BLACK BOX : Par ce que nous partons.

MAYA : Quoi ?! Non, pas encore. On est les seuls à pouvoir les avertir.

BLACK BOX : Ça n’a pas d’importance. J’ai analysé les données sismiques locales. Maya, je suis désolé.

MAYA : Tu m’as menti !

BLACK BOX : Il était trop tard.

MAYA : Tu m’as menti ! Et maintenant toutes ces personnes vont juste- Agh !

La cité s’écroulait sur elle-même. L’asphalte se fissurait et se s’éparpillait en morceaux. Les gens se dispersaient. Certains rampaient et se battaient les uns avec les autres pour trouver un lieu sûr. D’autre ne faisaient que regarder… sous le choc. Et soudain, le combat s’est répandu dans toute la cité.

L’UNSC avait pris des positions tactiques le long des rues. Mais ils ne tiraient pas sur nous. La NCA était là en nombre et avait engagé les représailles. Ilsa Zane chargea l’un des ODST, faisant l’effet d’un coup de bélier.

ILSA : Debout !

La NCA avait le dessus et Ilsa tuait tout le monde à vue. Nous étions piégés.

BOSTWICK : Venez ! On peut se frayer un chemin à travers eux !

MAYA : On n’a pas le temps. Cet endroit tombe en ruine.

BOSTWICK : Ils vont juste couvrir l’incident ! Toutes ces personnes vont mourir en vain. L’ONI va juste supprimer toutes données de l’événement comme si de rien n’était.

MSHAK : Il faut qu’on monte dans un vaisseau, on n’a pas le temps pour ça !

Mais Bostwick avait raison. Tous ce que j’avais traversé, tous ce que j’avais vu. Ça allait être comme si rien ne s’était passé. La cité en face de moi était… sur le point de devenir la dernière tombe anonyme de la galaxie. J’ai essayé de bouger. Mes pieds ne voulaient pas écouter. Ils étaient ancrés dans le sol. C’était comme si mon corps l’avait réalisé avant mon esprit.

MSHAK : Maya, il faut qu’on-

MAYA : Je dois rester.

Tout le monde se tourna vers moi. Ils devaient penser que j’étais folle, mais je me sentais calme pour la première fois depuis longtemps

MAYA : Si nous partons maintenant, la vérité meure sur cette planète. Alors je ne vais pas la laisser mourir. Je vais diffuser un message, montrer à tout le monde sur les autres colonies ce qui ce passe ici. Rendre la chose tellement claire qu’ils ne pourront pas l’ignorer.

BLACK BOX : Maya, vous vous mettez à parler comme Benjamin Giraud. J’espère que vous vous rappelez ce qui lui est arrivé.

J’avais poignardé Ben dans le dos. Mais je si je ne l’avais pas fait, si son message avait vraiment atteint les autres… Soudainement, tout me paraissait si simple. Je devais dire la vérité sans détour, et laisser les gens faire le tri.

BLACK BOX : Et qu’es ce que vous espérez accomplir ? La panique ? La terreur ? Une civilisation se déchirant entre elle ? Des gens se tuant les uns les autres dans les rues ? L’ONI n’est pas le monstre sans cœur que vous croyez qu’il est. Des calculs précis ont été faits. Des calculs méprisables certes, mais rationnels, des calculs logiques au service du bien commun. Si ces informations se répandent, vous condamnez une douzaine de monde au chaos. Quels que soit ces anomalies, comment l’UNSC pourrait-elle être capable de faire face à cette menace massive si tous les autres systèmes sont paralysés par la peur et les luttes intestines ?

MAYA : Et bien, peut-être qu’il est temps de laisse les gens faire leurs propres calculs.

BLACK BOX : Votre message n’atteindra personne. Lorsque l’anomalie frappera, la planète entière sera coupée de l’extérieur. Tout comme Conrad’s Point.

MAYA : Exactement.

Sur Conrad’s Point, les anomalies avaient aveuglé tous nos moyen moderne de communication. Mais Ari avait été capable de se servir d’une technologie moins récente, exploitant de vieilles ondes radio pour passer à travers.

MAYA : Je peux utiliser la tour de contrôle. Bostwick, Mshak, il faut que vous preniez un vaisseau. Amenez le suffisamment en orbite pour être en sécurité, mais suffisamment bas pour que vous puissiez entre mon message et le diffuser vers les autres colonies.

MSHAK : Maya, c’est du suicide !

BOSTWICK : Elle ne sera pas toute seule.

MAYA : Non, Bostwick. Je n’ai pas besoin que tu-

BOSTWICK : Oh, la ferme ! On va faire ça ensemble.

MSHAK : Je n’y crois pas.

BOSTWICK : C’est ma décision.

MSHAK : Vous n’allez jamais y arriver. On est trop proche de l’épicentre. Tout cet endroit va être détruit.

MAYA : Et bien, je pense que vous feriez mieux d’y aller ,Mshak.

BLACK BOX : J’imagine qu’on ne me laisse pas l’opportunité de faire mon proche choix.

MAYA : Quoi, vous ne voulez pas venir ?

BLACK BOX : Dans l’épicentre d’une planète en pleine instabilité structurelle et magnétique ? À quel autre endroit pourrais-je bien être ?

Les moteurs du vaisseau s’allumaient. Mshak se tourna vers moi, frustré. Et alors-

MSHAK : Hey, Maya ? Tu sais, de toutes les personnes qui ont essayé de me tuer récemment, tu étais la plus sympa.

Mshak décolla aussi vite que possible, pendant que Bostwick et moi nous empressions de monter la vieille tour de contrôle.

BLACK BOX : Maya, vous réalisez que vous vous sacriez pour rien. L’ONI trouvera la diffusion. Ils la bloqueront, la discréditeront. À la fin, personne ne vous croira.

BOSTWICK : C’est pour ça que tu dois faire en sorte qu’ils te croient. Fais leur sentir que tu es vraiment là. Fais leur voir tous ce que tu vois. Si FERO leur dit ce qu’ils ont besoin d’entendre, ils t’écouteront.

Nous avons monté les marches de la tour deux à deux pour arriver dans la cabine de contrôle aux vitres fortifiées. L’ancien matériel marchait toujours. Je regardais à travers la fenêtre une dernière fois, observant la cité en ruine. J’approchais le micro de mes lèvres.

MAYA : Um, bonjour. Vous… vous ne connaissez peut être pas ma voix. Um… Par le passé je l’ai toujours caché. Elle était déformée ou je laissais quelqu’un parler pour moi. Des personnes plus braves que moi, comme Benjamin Giraud. Mon nom est FERO. Ou du moins c’est comme ça que la plupart d’entre vous me connaissent. Je suis actuellement à la tour de contrôle sur la planète Laika III, à la sortie de la ville de New Headmark. Le désastre, l’événement … peu importe la façon dont vous l’appelez, cela arrive en ce moment. Ce n’est pas le premier et ça ne sera pas le dernier. Ils- ils commencent avec des anomalies gravitationnelles. Faible au départ…

Alors que je regardais la ville, toute cette mort et cette destruction, j’eus un aperçu de la bataille qui faisait rage dans les rues. L’UNSC combattait les forces d’Ilsa. Alors que des centaines de personnes mourraient autour d’eux, ces deux groupes n’étaient pas là pour sauver qui que ce soit. Ils étaient là pour se détruire l’un l’autre. Je me noyais dans leur guerre depuis bien trop longtemps. Jamais capable d’avancer, que ce soit en tant que FERO ou en tant que Maya. Mais maintenant ? Pour la première fois de ma vie j’avais l’impression que j’allais vraiment faire quelque chose de bien. Je changeais les choses pour le mieux. Je ne savais plus si j’étais Maya ou FERO, mais tout ce qui importait c’était qui je voulais être. Qui je devais être.

MAYA : Tien bon ! Le sol est en train de s’effondrer. Il se fissure. Bostwick, attention ! On est en sécurité, mais cette chose, quel qu’elle soit, devient plus forte. Je ne sais pas combien de temps nous allons tenir, mais il y a quelque chose que vous devez savoir. Je ne suis pas qui vous pensez que-

BOSTWICK : FERO, la ville, regarde !

MAYA : Oh mon dieu. Mon dieu. La cité, ce qu’il en reste, ça s’écroule. Non. Non, non, non… Il n’y a pas que ça. Ça… ça arrive… Mon dieu… Le sol… le sol se soulève. Mais il n’arrive pas à se maintenir. Il ne peut pas tenir. Mon dieu, les tours tombent comme des dominos. La ville… Des centaines de milliers de personnes bâtissant un futur dans les colonies extérieures. L’ONI connaissait le danger depuis des semaines, l’ONI savait, mais il… Oh… Wow… Quelle que soit son origine, c’est… c’est en train de s’élever depuis les profondeurs de la planète. C’est impossible… C’est- C’est mécanique. Ça cache le soleil, c’est… Oh mon dieu… c’est …

(Le gardien libère son impulsion qui percute la tour de contrôle. Pendant que Maya se relève, on entend un tir.)

MAYA : Quoi ? Bostwick ?! C’est quoi ce bordel ?

BOSTWICK : Je suis désolé, FERO…

Mes yeux tombèrent du bras du Bostwick jusqu’au pistolet qu’elle tenait dans sa main. Elle venait de tirer dans l’équipement radio.

MAYA : BB, est-ce qu’on peut toujours transmettre ? Y a-t-il un autre moyen de-

(BLACK BOX essaye de parler à travers les interférences.)

BLACK BOX : Non… signal perdu… peu… y a pas… perturbation électromagnét-

BOSTWICK : C’est l’unique moyen. Il faut que tu t’en rendes compte !

MAYA : Mais de quoi tu parles ? Pourquoi est-ce que tu as détruit la radio ? J’étais sur le point de-

BOSTWICK : Car on a déjà tout ce dont nous avions besoin.

Je n’arrivais pas à comprendre ce qui se passait ou ce qu’elle disait. Est-ce son esprit était en train de lâcher ?

BOSTWICK : Je veux que tu saches que je te pardonne pour m’avoir menti. Tu sais, j’étais tellement en colère. Mais plus maintenant. Je comprends maintenant ce qu’il en coûte de vraiment changer les choses.

Elle leva le pistolet vers ma poitrine. La cité était en train de mourir derrière nous, mais Bostwick était à cent pour cent concentrée sur moi.

BOSTWICK : C’est comme ça que dois finir l’histoire de FERO.

MAYA : De quoi tu parles Bostwick ? Je suis FERO.

BOSTWICK : Non, Non ! Tu es juste une personne. Et l’ONI peut briser une personne ! Tant que tu es en vie, ils peuvent te trouver. Ils peuvent te torturer. Ils peuvent te plier à leur volonté. Non, on ne peut pas leur laisser faire ça à FERO. FERO est plus qu’une personne. Elle est une idée. Elle est une conviction, ma conviction !

MAYA : Mais ce n’est pas la vérité. Les gens méritent de savoir-

BOSTWICK : Le peuple mérite un héros ! Tu m’as apprises qu’on ne pouvait pas vaincre l’UNSC dans une guerre ouverte. Tu m’as appris qu’ils devaient être battus avec des idées. Nous nous battons pour la vérité, mais les idées sont nos armes. On ne peut pas les battre toi et moi, mais l’idée de FERO peut.

Et soudain je compris. L’histoire se répandrait comme un feu de forêt. Le héros rebelle FERO tué par l’anomalie sur Laika III. Le message sera enregistré et envoyé à travers toute la galaxie. Le message pour lequel elle aura donné sa vie. Ses derniers mots, un message d’avertissement pour nous tous. C’était parfait.

BOSTWICK : Tu ne vois pas ? C’est ce que tu m’as enseigné.

Sa main serrait le pistolet, mais elle ne pouvait pas appuyer sur la détente. Je pouvais voir sa mâchoire trembler.

BOSTWICK : FERO ? Tu as peur ?

FERO : Oui… Oui. Et toi ?

BOSTWICK : Oui.

En dépit de tout je voulais la rassurer, la prendre dans mes bras et lui dire que tout aller bien se passer.

MAYA : Bostwick. Je voulais- Je voulais juste-

(BOSTWICK tire. Elle et MAYA grimacent.)

MAYA : Ok, juste, calme toi. Reste calme…

Des larmes tombaient de ses yeux alors qu’elle levait l’arme une dernière fois.

MAYA : Fais-le.

BOSTWICK : Au revoir, Maya.

(BOSTWICK tire une nouvelle fois, et touche MAYA.)

Je tombais en arrière et traversé la fenêtre brisée. Mon corps se dirigeait vers le sol alors que celui-ci se précipitait vers moi. Et ensuite, je suis… morte.

BLACK BOX : Vous rappelez-vous d’autre chose ?

MAYA : Non. Non, il n’y a rien après ça. C’est mon dernier souvenir.

BLACK BOX : Oui, mais il y a quelque chose que vous n’avez pas précisé. Quel était votre impression ? Étiez-vous d’accord avec le plan de Bostwick ?

MAYA : Je l’ai compris. Elle a réalisé un calcul déplaisant pour le plus grand bien. Vivante, j’étais un handicap. FERO avait besoin d’être un martyr pour la cause. Maya… Maya voulait payer pour sa trahison.

BLACK BOX : Hm. Très bien. Merci. Vos souvenirs ont été d’une grande utilité. Maintenant si cela ne vous dérange pas, je dois-

MAYA : Attendez ! Je peux vous poser une question ?

BLACK BOX : Je dois vraiment-

MAYA : S’il vous plaît … S’il vous plaît. J’ai tellement de questions.

BLACK BOX : Vous êtes jeune. C’est totalement naturel. Très bien. Quelle est votre question ?

MAYA : Est-ce qu’elle l’a fait ?

BLACK BOX : Fait ? Fait quoi ?

MAYA : Est-ce que FERO est devenue un martyr ? Est-ce que son histoire a sauvé des millions de vies ? Ils restreignent toujours mes accès, je veux vraiment-

BLACK BOX : Et j’ai bien peur que cela soit restreint pour une raison. J’ai tout ce dont j’ai besoin, je dois donc retourner à-

MAYA : Attendez une autre question ? S’il vous plaît ? S’il vous plaît ?

BLACK BOX : Allez-y

MAYA : Quel est cet endroit ?

BLACK BOX : Dites-vous juste que c’est une salle d’attente. Écoutez, ne vous inquiétez pas. Il y aura un temps pour les explications. Je vais les informer que vous êtes prête pour l’étape suivante. Aucun de nous ne reste sur le carreau bien longtemps. Nous sommes très, très chères.

(BLACK BOX quitte MAYA pour délivrer son rapport final)

BLACK BOX : Alors que nous avons finalement pu contenir le message de l’agent Sankar, les nouvelles du martyr de FERO se sont répandues dans toutes les colonies extérieures. Nous avons divulgué son statut d’agent infiltré de l’ONI à plusieurs journalistes fiables, mais comme Bostwick l’avait prédit, l’histoire de FERO semble être plus accrocheuse que la vérité sur Maya Sankar.

Le cerveau de l’agent Sankar a heureusement pu être récupéré intact. Comme je l’avais prédit, sa structure neurale faisait d’elle une candidate exceptionnelle pour être assimilée à un IA. Et les données que j’ai été capable de recueillir de son cerveau ont été avantageuses considérant les événements du 28 octobre. J’espère que vous avez trouvé ces enregistrements utiles et satisfaisants. Ce fût une rare et unique occasion de non seulement cataloguer les actions d’un agent infiltré, mais aussi d’obtenir ses pensées et son ressenti. Je fais toujours quelques recherches dans certains souvenirs, mais je crois que ce rapport peut être considéré comme terminé. Black Box, déconnexion.

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Breaking up

Cela devait-il se passer comme ça ? Peut-être pas. Mais le fait est que ça s’est produit. Même l’ONI ne peut effacer cette vérité…

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Guide des mises à jour du dossier

06 décembre 2015 :  Ajout des transcriptions de l’épisode 05 « WHERE THE THIRD LIFE SHINES » et de l’épisode 06 « TRANSCENDENCE »

18 octobre 2015 :  Ajout de la transcription de l’épisode 03 « SAFE HOUSE », de l’épisode 04 « JACKALS » et de sa transcription ainsi que de l’image « Mauvais goût ».

11 octobre 2015 :  Ajout de l’épisode 03 « SAFE HOUSE » et de l’image « Tangled Web ».

29 septembre 2015 : Ajout du trailer « A Hero Falls » et de l’image « Message from CDR Sullivan ».
[20h38] : Ajout de l’épisode 02 « FROM FIRE TO BLOOD », de l’image « The Big Event » et de la traduction du « Message from CDR Sullivan ».

28 septembre 2015 : Ajout de la transcription de l’épisode 01 « CUBE B-349 ».

27 septembre 2015 : Ajout de l’épisode intermédiaire « FAILED TRANSMISSION » et de la transcription de l’épisode 00 « THE ONLY DELIVERABLE ».
[20h09] : Ajout de la vidéo « MORSE-CAM-AB ».

25 septembre 2015 : Ajout du résumé de l’épisode 01 « Cube B-349 ».

24 septembre 2015 : Ajout de l’épisode 01 « Cube B-349 », de l’image « Under Glass », de la traduction de l’épisode de pré-saison et du résumé de l’épisode 00 « The Only Deliverable ».

23 septembre 2015 : Ajout de la vidéo « ORTIZ CAM B » publiée par HaloFollower à la partie « Teasing sur les réseaux sociaux ».

22 septembre 2015 : Création du dossier « Hunt the Truth – Saison 2 ».

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Deadpool92

Sympa, mais une traduction sera faite? car bon meme en comprenant l’anglais c’est grave galère

Zekk

[quote=Anonyme]

Sympa, mais une traduction sera faite? car bon meme en comprenant l’anglais c’est grave galère

[/quote]
Oui, les traductions arriveront sous peu 🙂

vXeNoS13

Sullyvan :say hello Black box
Black box: Hello Black box, hé hé, i couldn’t help myself

Enorme cette replique toujours égal a lui meme ,je sens que BB vas devenir un personnage important dans l’univers halo apres kilo five et saint testimony.
Les évenement de halo 5 commencent a se mettres en place c’est prometteur pour le moment

Oraclium

Le marketing s’est gouré pour la date et ils font porter le chapeau à l’ONI.

Lunaramethyst

[quote=Oraclium]

Le marketing s’est gouré pour la date et ils font porter le chapeau à l’ONI.

[/quote]
Exactement ce que je me disais.

Anonyme

[quote=Lunaramethyst]

Oraclium wrote:

Le marketing s’est gouré pour la date et ils font porter le chapeau à l’ONI.

Exactement ce que je me disais.[/quote]
maintenant c’est le Lieutnant Boren qui paye les pots cassés…

Factry

Je suis le seul à penser que ce qui détruit la planète dans le spot Tv est un Guardian? elle est trop bien cette saison 2 merci HFR pour votre travail toujours aussi géniale 😉

SPARTA

Dans la lettre d’excuse de Sullivan, je sent sa crainte et sa peur vis à vis d’Osman. Il s’excuse par si par là, sa se vit qu’il a très chaud héhéhé. Major is not dead, i’m sure.

phoenixlechat

[quote=Factry]

Je suis le seul à penser que ce qui détruit la planète dans le spot Tv est un Guardian?

[/quote]
Pas bête.

Factry

[quote=phoenixlechat]

Factry wrote:

Je suis le seul à penser que ce qui détruit la planète dans le spot Tv est un Guardian?

Pas bête.[/quote]

En plus dans le spot TV on voit deux réacteur bleu et rond au dessus de la ville , le design est le même que le phaeton, pour moi c’est certain que c’est un guardian dans le trailer de l’E3 il est bleu et à deux réacteurs rond sur les épaules